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Premières preuves de vie des otages français au Niger

Capture d'écran des images des otages français enlevés au Niger à la mi-septembre, diffusées jeudi par Al Djazira. Ces images constituent un "signe encourageant" selon les autorités françaises, qui ne disposaient d'aucune preuve de vie. Des enregistrement

Capture d'écran des images des otages français enlevés au Niger à la mi-septembre, diffusées jeudi par Al Djazira. Ces images constituent un "signe encourageant" selon les autorités françaises, qui ne disposaient d'aucune preuve de vie. Des enregistrement - -

Un site internet islamiste et la chaîne de télévision Al Djazira ont diffusé ce jeudi des images des otages français enlevés au Niger mi-septembre. Un «signe encourageant», selon les autorités françaises.

Un site internet islamiste et la chaîne de télévision Al Djazira ont diffusé jeudi des images des otages français enlevés au Niger à la mi-septembre, un « signe encourageant » selon les autorités françaises, qui ne disposaient d'aucune preuve de vie.
Outre la chaîne de télévision qatariote, un forum internet lié à une branche d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a diffusé des enregistrements sonores des sept otages, dont cinq Français, à qui leurs ravisseurs demandent de décliner un par un leur identité. « Je m'appelle Daniel Larribe, j'ai 59 ans (...) Nous avons été enlevés dans la nuit dans notre logement de la cité (minière d'Arlit) par un groupe d'Aqmi et nous sommes actuellement détenus par Aqmi », peut-on entendre dans les interviews, qui sont conduites par un ravisseur francophone.
Sur l'image diffusée, le visage de son épouse, Françoise Larribe, est flouté. On ignore le lieu et la date à laquelle les photos et les enregistrements ont été réalisés.

Les otages, qui travaillent pour le géant nucléaire français Areva et une filiale du groupe de BTP Vinci, ont été enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre dans le nord-ouest du Niger, une zone instable en raison de la porosité de ses frontières avec l'Algérie et le Mali. Ils ont été capturés à leur domicile de la cité minière d'Arlit où Areva, qui emploie 2.500 personnes au Niger dont 50 expatriés, exploite des gisements d'uranium à ciel ouvert.

Selon Paris, ils seraient actuellement détenus dans la région montagneuse du Timétrine, dans le nord-est du Mali. Le ministère français des Affaires étrangères a fait savoir que les trois clichés diffusés jeudi, où l'on voit les otages assis par terre dans le désert, avaient été authentifiés. « C'est un signe encourageant parce qu'ils montrent tous les otages en vie même si on ne sait pas à quelle date ils ont été pris », a dit à Reuters le porte-parole adjoint du ministère, Romain Nadal.

Sarkozy reçoit les familles

« Les services de l'Etat restent pleinement mobilisés et mettent tout en oeuvre afin d'obtenir leur libération », a-t-il souligné. Dimanche, les autorités françaises avaient fait savoir qu'elles étaient prêtes à discuter avec les ravisseurs, tout en reconnaissant qu'aucun contact n'avait encore été établi.
Nicolas Sarkozy doit recevoir vendredi après-midi les familles des cinq Français enlevés pour faire le point sur les opérations françaises pour les retrouver.
Par ailleurs, la présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, est arrivée jeudi au Niger, a-t-on appris de source proche du groupe nucléaire. Elle doit rencontrer le chef de la junte, Salou Djibo, à Niamey avant de se rendre à Arlit.

Sur les photos, tous les otages semblent en bonne santé. Ils sont habillés à l'occidentale et posent sous la garde d'une dizaine d'hommes lourdement armés, non loin de véhicules tout terrain couverts de sable. Les ravisseurs portent presque tous des turbans masquant leur visage, sauf un vieil homme chenu au premier plan.

Pour Roland Jacquard, président de l'Observatoire international du terrorisme, la diffusion des images et d'un enregistrement des otages laisse préjuger "des négociations très ardues et très difficiles". « C'est une phase de propagande qui va permettre à Aqmi de se positionner, on va rentrer dans une phase de chaud », a-t-il dit.
L'enlèvement a été revendiqué par Abou Zeid, « le plus difficile des chefs d'Aqmi » qui peut demander « des choses impossibles à satisfaire », comme la libération de prisonniers ou le départ d'Areva du Niger.