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Premières évacuations en Syrie, la pression s'accentue sur Damas

Dans un quartier de Homs. Le Croissant-Rouge syrien a commencé à évacuer vendredi des femmes et des enfants de Bab Amro, ce quartier de Homs soumis à d'intenses bombardements depuis trois semaines, tandis que la pression internationale s'est accentuée à l

Dans un quartier de Homs. Le Croissant-Rouge syrien a commencé à évacuer vendredi des femmes et des enfants de Bab Amro, ce quartier de Homs soumis à d'intenses bombardements depuis trois semaines, tandis que la pression internationale s'est accentuée à l - -

par Lin Noueihed et John Irish TUNIS (Reuters) - Les négociations se poursuivent entre le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le régime...

par Lin Noueihed et John Irish

TUNIS (Reuters) - Les négociations se poursuivent entre le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le régime syrien et l'opposition pour évacuer samedi de nouveaux blessés du quartier de Bab Amro, à Homs, soumis à d'intenses bombardements depuis trois semaines.

Selon les comités locaux de coordination, 103 personnes ont été tuées vendredi en Syrie dans les bombardements menés à Homs par les forces du président Bachar al Assad et dans des attaques lancées dans le nord et l'est du pays.

Pour la première fois depuis le début des violences, sept femmes et enfants ont été transportés en ambulances vers un hôpital de Homs vendredi soir et une vingtaine d'autres ont été évacués vers une "zone sécurisée", a déclaré Carla Haddad, porte-parole du CICR à Genève.

"C'est un premier pas en avant. La priorité, maintenant, est d'évacuer ceux qui sont grièvement blessés ou malades. Nous continuons les discussions pour reprendre les évacuations demain (samedi) matin", a-t-elle indiqué.

Selon l'opposition, la journaliste française Edith Bouvier et le photographe britannique Paul Conroy, blessés lors du bombardement d'un centre de presse improvisée à Bab Amro, se trouvent toujours à Homs.

Les deux journalistes n'auraient pas voulu être évacués sans être accompagnés par des membres du CICR et des diplomates étrangers.

Le chef de la diplomatie française Alain Juppé a déclaré vendredi à Tunis que le gouverneur de Homs travaillait avec la Croix-Rouge pour faire en sorte que l'évacuation soit possible "dans les meilleurs délais".

"FORCE ARABE"

Sur le plan diplomatique, les ministres des Affaires étrangères d'une cinquantaine de pays membres du groupe des "Amis de la Syrie" se sont réunis vendredi à Tunis pour tenter de trouver une solution à la crise syrienne.

La Ligue arabe a réclamé l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu appelant à un cessez-le-feu en Syrie, tandis que le Qatar a plaidé pour la constitution d'une "force arabe" et que l'Arabie saoudite soutenait l'idée d'armer les insurgés.

La réunion n'a pas répondu aux attentes du peuple syrien, a fait savoir le chef du Conseil national syrien, Burhan Ghalioun, principal représentant de l'opposition au régime de Bachar al Assad.

Face à la poursuite de la répression qui a fait des milliers de morts depuis mi-mars 2011, l'Union européenne a décidé de renforcer ses sanctions et gèlera les avoirs de la Banque centrale de Syrie à partir de lundi prochain, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.

A l'issue de la réunion, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a estimé que la violence déployée par les forces de sécurité syriennes contre les manifestants était "une tache sur leur honneur".

Les soldats syriens se conduiraient "en héros" s'ils refusaient de mener des attaques contre les civils, a-t-elle déclaré, appelant ouvertement l'armée syrienne à la désobéissance.

"Moscou et Pékin doivent comprendre qu'ils ne se mettent pas seulement en travers des aspirations du peuple syrien, mais également du Printemps arabe", a-t-elle conclu.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a quant à lui déclaré qu'il enverrait l'ancien secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, en Syrie comme émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe.

Marine Pennetier pour le service français