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Poursuite de l'exode des civils dans le nord de la Syrie

Des Syriens crient des slogans favorables à la Turquie, alors qu'ils attendent pour traverser la frontière depuis la Syrie. Selon des militants des droits de l'homme, plus de 8.500 Syriens ont déjà cherché refuge en Turquie et 10.000 autres fugitifs sont

Des Syriens crient des slogans favorables à la Turquie, alors qu'ils attendent pour traverser la frontière depuis la Syrie. Selon des militants des droits de l'homme, plus de 8.500 Syriens ont déjà cherché refuge en Turquie et 10.000 autres fugitifs sont - -

par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - Des milliers de civils ont fui mercredi la ville de Maarat al Noumaane, dans le nord de la Syrie, de...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - Des milliers de civils ont fui mercredi la ville de Maarat al Noumaane, dans le nord de la Syrie, de crainte d'une offensive de l'armée gouvernementale qui poursuit la répression des manifestations hostiles au président Bachar el Assad.

Les blindés de l'armée se sont également déployés dans l'Est, à Deir al Zor et autour d'Albou Kamal, à la frontière avec l'Irak. C'est de cette région que la Syrie extrait chaque jour 380.000 barils de pétrole.

Maarat al Noumaane est une cité de 10.000 habitants sur la route qui relie la capitale, Damas, à Alep, la deuxième ville de Syrie.

Les chars et véhicules blindés de l'armée s'en sont rapprochés après avoir écrasé les mouvements de révolte dans les villages autour de Djisr al Choghour, non loin de la frontière turque. Des centaines de personnes ont été arrêtées.

"Les gens quittent Maarat al Noumaane dans toutes les directions, ils emportent tout, ils mettent des matelas sur le toit des voitures", a raconté à Reuters un habitant joint par téléphone.

Près des trois quarts de la population ont fui, a précisé Osman al Bedeioui. Des hélicoptères ont amené des renforts au camp militaire de Wadi al Deif, à quelques kilomètres de la ville, a-t-il dit.

A la lisière d'un massif calcaire, dans une région agricole relativement prospère, Maarat al Noumaane est le centre d'un pèlerinage musulman depuis un massacre perpétré par les Croisés en 1099, juste avant la prise de Jérusalem.

Le gouvernement syrien a annoncé par ailleurs que l'ordre avait été rétabli à Djisr al Choghour après les combats du début du mois, au cours desquels 120 membres des forces de sécurité ont été tués, selon Damas. Il a appelé les habitants qui ont fui la ville à rentrer chez eux.

LE CHEF DE LA DIPLOMATIE TURQUE AUPRÈS DES REFUGIÉS

Un communiqué publié après un conseil des ministres mardi a précisé que le Croissant-Rouge syrien allait coopérer avec les autorités turques pour "faciliter le retour des citoyens syriens".

Plus de 8.500 Syriens, pour plus de la moitié des femmes et des enfants, ont cherché refuge en Turquie, qui a installé quatre camps de réfugiés à la frontière. Pour parer à toute éventualité, d'autres installations vont être préparées près de la ville turque de Mardine, a dit un responsable du Croissant-Rouge turc.

Dix mille autres fugitifs sont rassemblés du côté syrien de la frontière, espérant être autorisés à se rendre en Turquie, selon des militants des droits de l'homme.

L'agence de presse turque Anatolie rapporte qu'un émissaire d'Assad, Hassan Tourkmani, est attendu dans la journée à Ankara pour des entretiens avec le Premier ministre Recep Tayyip Ergodan, il y a peu très proche du président syrien mais qui a récemment critiqué la "sauvagerie" de la répression.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, s'est rendu mercredi dans la province turque de Hatay pour visiter les camps de réfugiés. Il devait rentrer en soirée à Ankara pour rencontrer Hassan Tourkmani.

Selon des groupes de l'opposition syrienne, 1.300 civils ont péri depuis le début des troubles en mars. L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme a fait état de plus de 300 soldats et policiers tués.

A Deir al Zor, sur l'Euphrate dans l'est du pays, des chars se sont déployés dans la ville, d'où les forces de sécurité s'étaient retirées la semaine dernière mais qui a connu de nouveaux incidents durant le week-end.

"C'est un modèle qui se répète à travers le pays. La garnison locale se retire dans ses casernes puis quitte la ville en espérant que le désordre s'installe. Soldats et chars reviennent plus tard en force pour balayer les manifestants", explique un militant pro-démocratie.

Une vingtaine de chars et de véhicules blindés ont également pris position autour d'Albou Kamal, à l'est de Deir al Zor, mais il n'y a pas de soldats à l'intérieur de la localité, on dit des témoins.

Avec Tulay Karadeniz et Simon Cameron-Moore en Turquie; Guy Kerivel pour le service français