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« Pour sauver la vie d'Ingrid, il ne faut pas trainer »

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Même dans l’hypothèse d’une libération imminente, l'état de santé d’Ingrid Bétancourt est alarmant. Médicalement, une course contre la montre est engagée...

Après les dernières nouvelles très alarmantes sur l'état de santé d'Ingrid Bétancourt, la France envoie une mission humanitaire en Colombie. Tout s'est accéléré en fin de journée hier. L'un des comités de soutien d'Ingrid Bétancourt annonçait que selon ses informations, elle avait débuté une grève de la faim depuis le 23 février. L'otage souffrirait déjà d'une hépatite B et de la leshmaniose cutanée, maladie tropicale.

Rama Yade, secrétaire d'Etat en charge des droits de l'homme, explique que le gouvernement « met en œuvre tout ce qui possible pour que, si demain elle libérée, cette mission humanitaire puisse agir. C'est l'espoir auquel nous tenons, avec l'aide des autorités colombiennes, pour que les Farcs fassent le geste d'humanité que nous attendons depuis tant d'années déjà. Je veux être optimiste, car c'est le moteur de l'action ».

« Un état de santé très mauvais »

Pour Patrice Bourrée, professeur à l'hôpital Kremlin Bicètre à Paris et spécialiste des maladies tropicales, « si vraiment elle a une hépatite B chronique, active, et qu'elle fait un grève de la faim, elle peut être très maigre, dénutrie, extrêmement fatiguée voire avoir de la fièvre et une jaunisse. Comme toute personne qui est dénutrie et qui fait une grève de la faim, elle ne peut pas marcher. Elle peut être transportée à dos d'homme ou sur un brancard, mais marcher des heures quand on a une hépatite B, certainement pas ».

Selon Mr Bourrée, si on arrive à libérer Ingrid Bétancourt et si « elle a une jaunisse importante et qu'elle pèse 30 kilos », il faudra « la mettre sous perfusion, la renutrir, lui donner des produits contre les virus et l'hépatite B ». Alors, elle « pourra s'en sortir sans problème » mais « il ne faut pas trainer ».

La rédaction et Céline Martelet