BFMTV
International

Pour Daesh, nul besoin de se glisser parmi les migrants pour entrer dans l'UE

Des réfugiés arrivent aux abords du village autrichien de Heiligenkreuz près de la frontière avec la Hongrie, le 14 septembre 2015

Des réfugiés arrivent aux abords du village autrichien de Heiligenkreuz près de la frontière avec la Hongrie, le 14 septembre 2015 - Michael Gruber, AFP

Daesh ou Al Qaïda, qui disposent de filières bien plus sûres, n'ont pas besoin d'infiltrer des jihadistes parmi les groupes de migrants pour les faire pénétrer en Europe, assurent policiers et experts.

"A ce stade, nous n'avons aucune indication que des jihadistes se mélangent aux réfugiés", un haut responsable français de la lutte antiterroriste, qui demande à ne pas être identifié. "Il est vrai que les jihadistes ont tendance à utiliser de plus en plus les voies terrestres pour éviter d'être repérés par les services de renseignements", ajoute-t-il. Mais ils ne se mêlent pas aux réfugiés "parce qu'ils ont les moyens financiers de faire autrement et aussi parce qu'ils possèdent des papiers, notamment les combattants européens".

Avec l'arrivée de plus de 430.000 migrants aux frontières européennes depuis janvier, plusieurs voix à droite et à l'extrême droite, en France notamment, ont également exprimé leurs inquiétudes à ce sujet.

"C'est ridicule. Cela n'aurait aucun sens"

Pour Alain Chouet, qui a dirigé de 2000 à 2002 le service "Renseignements de sécurité" à la DGSE (renseignements extérieurs français), cette menace "ne tient pas la route. C'est ridicule. Cela n'aurait aucun sens, en termes opérationnels, pour un réseau de prendre de tels risques. Aucun sens et aucune utilité". 

"Si jamais Daesh perd pied sur le terrain et veut se lancer dans une offensive de terreur internationale, il ne va pas envoyer ses nervis parmi les réfugiés : il leur faudrait un mois pour arriver, avec une chance sur deux de se noyer... Du coup la mission serait à l'eau avec", dit-il. 

Pour lui, Daesh peut envoyer des équipes en Europe "par avion, avec un joli billet, un joli passeport (faux mais joli), et tout bien propre en ordre. Ils ont toute la ressource nécessaire : ils peuvent toujours trouver dans nos cités trois crétins pour passer à l'action, ou nous envoyer des gars qui partiront de là-bas, avec tout le matériel, les bons contacts en France. Ca s'appelle monter une opération." 

la rédaction avec AFP