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Plan de paix en Syrie: ce que prévoit la résolution adoptée à l'ONU

Le vote de la résolution sur la Syrie au siège des Nations Unies.

Le vote de la résolution sur la Syrie au siège des Nations Unies. - Timothy A. Clary - AFP

L'ONU a mis quatre ans. La résolution votée hier à l'unanimité fixe les moyens à mettre en œuvre pour rétablir la paix en Syrie. Et mettre fin aux massacres de civils.

Alors que la Syrie s'enfonce dans la guerre civile depuis plus de quatre ans, la résolution appelant à un cessez-le-feu dans le pays, adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU, était très attendue.

Le Conseil de sécurité de l'ONU se dit "extrêmement préoccupé par les souffrances que continue d'endurer le peuple syrien, la situation humanitaire terrible qui continue de se détériorer, la poursuite d'un conflit qui demeure caractérisé par une violence brutale, les conséquences néfastes du terrorisme et l'idéologie extrémiste violente qui le nourrit".

Dans ses grandes lignes, la résolution fixe la feuille de route à suivre pour mettre fin au conflit et prévoit des négociations de paix à partir de début janvier. Le point sur ce qu'il faut en retenir.

> Pour une transition, mais silence sur Assad

Dans ce texte, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU estiment que "le seul moyen de régler durablement la crise syrienne est un processus politique ouvert, conduit par les Syriens". La résolution prévoit notamment "la mise en place d'une autorité de transition dotée des pleins pouvoirs exécutifs, formée sur la base du consentement mutuel et dans des conditions propres à assurer la continuité des institutions de l'Etat".

Sujet de discorde entre les Etats-Unis, la Russie et la France, le sort du Président Bachar al-Assad n'est pas directement évoqué par l'ONU dans sa résolution. 

> La fin des combats... sauf contre Daesh

Le Conseil de sécurité "se dit favorable à un cessez-le-feu s'étendant à tout le territoire syrien, auquel le Groupe international de soutien à la Syrie (GIAS, 17 pays et trois organisations multilatérales) est convenu d'apporter son soutien et dont il s'est engagé à faciliter l'application".

Il prendra effet "aussitôt que les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition auront pris les premières mesures sur la voie d'une transition politique sous les auspices de l'ONU". Mais le cessez-le-feu "ne s'appliquera pas aux actions offensives ou défensives" menées contre Daesh (l'acronyme en arabe du groupe Etat islamique) ou le Front al-Nosra. 

> Quels acteurs?

Le Conseil appuie les initiatives diplomatiques du GIAS, qualifié de "principal mécanisme de facilitation des initiatives de l'ONU visant à parvenir à un règlement politique durable en Syrie". Côté opposition syrienne, il note "en particulier l'utilité de la réunion qui s'est tenue à Ryad" du 9 au 11 décembre et a réuni les différents groupes d'opposants à Assad pour qu'ils s'entendent sur une représentation aux négociations de paix.

Mis à part le Front al-Nosra, clairement identifié comme une cible à abattre, le texte de l'ONU se garde bien de "trier" les différents groupes opposés au pouvoir syriens. Le Conseil se félicite de l'action de la Jordanie pour "définir une position commune au sein du Groupe international de soutien à la Syrie au sujet des personnes et des groupes susceptibles d'être qualifiés de terroristes".

> Des élections démocratiques

Le Conseil soutient un processus qui met en place "dans les six mois, une gouvernance crédible, inclusive et non sectaire", les modalités d'une nouvelle constitution et "la tenue, dans les 18 mois, d'élections libres et régulières". Tous les Syriens, y compris ceux de la diaspora, pourraient participer à ces élections.

la rédaction avec AFP