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Peu de suspense en Grèce avant la réunion de la dernière chance

Le président grec Karolos Papoulias (à droite) avec le leader socialiste Evangelos Venizelos samedi à Athènes. Personne en Grèce ne s'attend à ce que la réunion de la dernière chance convoquée à 11h par le président Karolos Papoulias avec les chefs de par

Le président grec Karolos Papoulias (à droite) avec le leader socialiste Evangelos Venizelos samedi à Athènes. Personne en Grèce ne s'attend à ce que la réunion de la dernière chance convoquée à 11h par le président Karolos Papoulias avec les chefs de par - -

par Karolina Tagaris et Ingrid Melander ATHENES (Reuters) - Personne en Grèce ne s'attend à ce que la réunion de la dernière chance convoquée par le...

par Karolina Tagaris et Ingrid Melander

ATHENES (Reuters) - Personne en Grèce ne s'attend à ce que la réunion de la dernière chance convoquée par le président Karolos Papoulias avec les chefs de partis n'aboutisse à la formation d'une coalition gouvernementale en raison des divergences persistantes sur les plans de sauvetage internationaux.

Le chef de l'Etat va recevoir à partir de 9h00 GMT les chefs des trois principaux partis représentés au Parlement, qui ont tous échoué l'un après l'autre à former une coalition, puis individuellement les dirigeants des plus petits partis.

Cette ultime conciliation a peu de chances de permettre l'émergence d'une solution de compromis susceptible d'éviter à la Grèce de nouvelles élections législatives d'ici un mois, ce qui a le don d'exaspérer les électeurs dont le quotidien est rythmé par les baisses de salaires et les hausses d'impôts.

"Quelle raison a-t-on de penser qu'ils vont s'entendre sur quoi que ce soit? La seule chose qui les intéresse, c'est être au pouvoir pendant qu'on ne peut même plus payer nos factures d'électricité", peste Maria Kissou.

Le 6 mai, cette petite commerçante de 53 ans a voté pour la Coalition de la gauche radicale (Syrisa), hostile à l'austérité imposée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international en contrepartie de leur aide.

Arrivé deuxième du scrutin, le parti d'Alexis Tsipras est donné vainqueur d'un nouveau vote par tous les sondages avec un score en hausse de près de 10%, ce qui lui permettrait d'empocher en outre la "prime" de 50 élus promise au parti qui arrive en tête.

ROULETTE RUSSE

"Il est jeune et il me plaît bien parce que lui, au moins, il essaie de renégocier avec les Européens", dit Maria Kissou.

La Gauche radicale a d'ores et déjà prévenu qu'elle ne participerait pas à un gouvernement de coalition favorable au plan de sauvetage.

"Notre position ne change pas", a indiqué samedi Panos Skourletis, porte-parole de Syriza. "Il est évident qu'il s'agit d'une tentative de former un gouvernement qui soutiendrait le plan de sauvetage. Nous ne participerons pas à ce type de gouvernement."

Alors que les partenaires européens d'Athènes envisagent désormais publiquement une sortie de la Grèce de la zone euro, rien ne semble devoir infléchir les différents partis.

"Le pays est sur une voie dangereuse", estime en "Une" le quotidien conservateur Kathimerini. "S'il n'y a pas, même maintenant, une reconstitution immédiate du bloc pro-européen, il sera difficile d'empêcher le pays de partir à l'aventure, voire d'éviter la catastrophe."

La Constitution ne fixe pas de date limite au président Karolos Papoulias pour tenter d'arracher un accord.

Lui-même n'a donné aucune indication sur le temps qu'il prendra avant de convoquer de nouvelles élections, qui pourraient parachever le naufrage des conservateurs de Nouvelle Démocratie et des socialistes du Pasok, les deux partis qui ont dominé la vie politique grecque depuis des décennies.

Et le journal de centre-gauche Ethnos de prévenir qu'avec son économie au bord du gouffre, la Grèce joue aujourd'hui à la "roulette russe".

Tangi Salaün pour le service français