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Pessimisme à l'issue des discussions de Bonn sur le climat

Les discussions de l'Onu sur le climat ont cessé d'avancer vers un accord espéré cette année. Alors que s'achevait vendredi à Bonn une nouvelle série de négociations, les délégués font clairement ressentir leur sentiment de frustration. La conclusion d'un

Les discussions de l'Onu sur le climat ont cessé d'avancer vers un accord espéré cette année. Alors que s'achevait vendredi à Bonn une nouvelle série de négociations, les délégués font clairement ressentir leur sentiment de frustration. La conclusion d'un - -

par Nina Chestney BONN (Reuters) - Les discussions de l'Onu sur le climat ont cessé d'avancer vers un accord espéré cette année. Les progrès sont...

par Nina Chestney

BONN (Reuters) - Les discussions de l'Onu sur le climat ont cessé d'avancer vers un accord espéré cette année. Les progrès sont très lents en matière d'engagements sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de nouvelles propositions sont ajoutées au document de travail.

Alors que s'achevait vendredi à Bonn une nouvelle série de négociations, les délégués font clairement ressentir leur sentiment de frustration. La conclusion d'un pacte fin novembre à Cancun, au Mexique, paraît de plus en plus hors de portée.

La semaine de Bonn était l'avant-dernière session de tractations avant Cancun.

"Je suis arrivé à Bonn avec l'espoir d'un accord à Cancun, mais à ce stade, je suis très inquiet car j'ai vu plusieurs pays revenir sur les progrès réalisés à Copenhague", regrette le négociateur américain Jonathan Pershing.

Le nouveau texte en discussion comprend désormais 34 pages, contre 17 auparavant, même si le pic atteint l'an dernier totalisait 200 pages.

Ce document soit servir de base aux négociateurs pour surmonter les divergences entre pays riches et pauvres lors de la prochaine réunion, qui aura lieu en octobre en Chine.

LE FINANCEMENT EN QUESTION

Des points que l'on croyait réglés depuis la conférence de Copenhague en décembre 2009 ont été modifiés. La proposition de réduction maximale des émissions de GES - au moins 95% en deçà des niveaux de 1990 à l'horizon 2050 - a été réintégrée entre autres options, après avoir été retirée.

"Le texte est plus copieux qu'il ne faut à nos yeux pour arriver à un accord (à Cancun)", remarque Jonathan Pershing.

Mais Dessima Williams, présidente de l'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), déclare "considérer de nouveaux points à intégrer au sein du document".

Lors des discussions à huis clos, elle dit ne pas avoir obtenu les clarifications qu'elle attendait des pays riches sur les réductions d'émissions de GES.

"Nous ne pouvons pas attendre un changement majeur par rapport à Copenhague, qui préconisait une réduction de 12 à 18%, alors que le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur le changement climatique) réclame 25%. Nous sommes loin de ça en chiffres cumulés", explique Dessima Williams.

Mais Jonathan Pershing juge que les discussions sont restées trop focalisées sur les efforts demandés aux seuls pays riches, plutôt qu'à tous les pays.

Le financement est une autre source de désaccord.

L'accord de Copenhague a fixé un objectif à long terme de 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour lutter contre les conséquences du changement climatique, ainsi qu'un objectif à court terme de 10 milliards de dollars par an d'ici 2012 pour aider les pays en développement.

Mais le délégué américain accuse certains pays d'"aligner des sommes sans rapport avec la réalité".

L'absence de loi sur le climat aux Etats-Unis ajoute encore au pessimisme ambiant.

Le Sénat américain vient de renoncer à fixer des objectifs de réduction des émissions dans le projet de loi sur l'énergie qui ne concerne désormais plus exclusivement que la question des forages en mer, mais le pays assure qu'il tiendra ses engagements de baisse des GES.

"Certains ont vu ça comme le signe qu'il fallait ralentir le processus ou attendre les Etats-Unis", explique Dessima Williams.

Jean-Stéphane Brosse pour le service français