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Pékin met en garde l'Europe sur le Nobel de la paix Liu Xiaobo

Pékin a prévenu vendredi que tout soutien exprimé par un pays européen à l'égard du prix Nobel de la paix, le dissident chinois Liu Xiaobo (photo), serait perçu comme un affront à la Chine. /Photo d'archives/REUTERS/HO

Pékin a prévenu vendredi que tout soutien exprimé par un pays européen à l'égard du prix Nobel de la paix, le dissident chinois Liu Xiaobo (photo), serait perçu comme un affront à la Chine. /Photo d'archives/REUTERS/HO - -

PEKIN (Reuters) - Pékin a prévenu vendredi que tout soutien exprimé par un pays européen à l'égard du prix Nobel de la paix Liu Xiaobo serait perçu...

PEKIN (Reuters) - Pékin a prévenu vendredi que tout soutien exprimé par un pays européen à l'égard du prix Nobel de la paix Liu Xiaobo serait perçu comme un affront à la Chine.

Les autorités ont réagi avec colère à l'attribution, le 8 octobre, de la prestigieuse récompense au dissident chinois qui purge une peine de 11 ans de prison pour subversion, après avoir réclamé la fin du monopole du Parti communiste au pouvoir.

Pékin a qualifié ce prix d'obscénité et depuis la décision du comité Nobel, l'épouse de Liu et bon nombre d'opposants ont été placés en résidence surveillée.

Cui Tiankai, chef des négociateurs chinois au sein du G20, a déclaré à la presse que tout responsable gouvernemental européen qui serait présent à la remise du prix, le 10 décembre à Oslo, devrait "en supporter les conséquences".

"Ce prix Nobel de la paix est hautement politique", a déclaré Cui, qui est vice-ministre des Affaires étrangères.

"Le choix qui se présente à certains pays européens et à d'autres est clair et simple: veulent-ils participer à un jeu politique consistant à défier le système judiciaire chinois ou veulent-ils développer une véritable relation amicale avec le gouvernement et le peuple chinois de manière responsable?"

"Quelle image veulent-ils donner au peuple chinois? De mon point de vue, c'est à ce choix qu'ils sont confrontés", a poursuivi le responsable. "S'ils font le mauvais choix, ils en supporteront les conséquences."

PRESSIONS

Le New York Times indiquait jeudi que Pékin multiplie actuellement les pressions sur les gouvernements européens afin que ceux-ci ne participent pas à la cérémonie de remise du prix.

La Chine a annulé plusieurs rencontres officielles avec la Norvège, où le Nobel de la paix est attribué, même si le gouvernement norvégien n'a pas son mot à dire sur le choix du comité.

Les analystes estiment cependant que les critiques à l'encontre des gouvernements étrangers à propos du prix sont avant tout destinées à l'opinion publique chinoise et que les conséquences diplomatiques ou économiques à long terme seraient probablement limitées.

La France, où le président Hu Jintao effectue actuellement une visite, n'en avait pas moins réagi avec prudence à l'attribution du Nobel de la paix, par un bref communiqué du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner.

Des entreprises françaises ont signé jeudi une première salve de contrats avec la Chine au premier jour de la visite de Hu. Ce dernier a promis le soutien de Pékin à la présidence française du G20, qui débute après le sommet de Séoul les 11 et 12 novembre.

Seize milliards d'euros de contrats doivent être signés au total pendant la visite, selon Fu Ying, vice-ministre chinoise des Affaires étrangères.

Simon Rabinovitch et Ben Blanchard; Pierre Sérisier et Jean-Stéphane Brosse pour le service français