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Pascal Boniface : « La Géorgie a brisé la trêve olympique »

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Le directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) revient sur le conflit russo-géorgien qui a éclaté vendredi, avec pour enjeu la mainmise sur l’Ossétie, une région revendiquée par les deux pays.

Pascal Boniface, qui a tiré le premier dans ce conflit entre la Géorgie et la Russie ?
C’est la Géorgie qui est passée à l’offensive pour reconquérir l’Ossétie. La Russie était mise devant le fait accompli avec le risque de laisser faire et de voir ses alliés (les indépendantistes ossètes) perdre, et voir également des nationaux russes perdre la vie sans réagir. Ne rien faire était impossible pour Moscou aussi bien par rapport à son opinion publique que par rapport à son rôle international. On peut penser que du côté de Tbilissi, on a voulu profiter du fait que les regards étaient tournés vers les Jeux Olympiques, et des derniers jours du président Bush, proche allié du président géorgien.

Quels sont les enjeux de cette guerre ?
C’est avant tout un enjeu géostratégique dans la mesure où la Géorgie est très proche des Etats-Unis et qu’elle veut adhérer à l’Otan. La Russie ne pouvait pas permettre à Tbilissi de reconquérir l’Ossétie qui est sous son contrôle. C’est bien pour des questions d’affirmation de puissance nationale aux abords de ses frontières que la Russie est venue au secours des Ossètes. L’enjeu pétrolier existe dans la mesure où la Mer Noire est un lieu de transit en hydrocarbures, mais aux yeux de Moscou l’élément essentiel est géostratégique.

Voyez-vous une coïncidence entre le déclenchement du conflit et l’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin ?
La Géorgie essaie d’amener l’opinion publique occidentale en sa faveur, mais il ne faut pas oublier que c’est elle qui a déclenché le conflit, et elle l’a fait le jour de l’ouverture des Jeux.

La rédaction - Hugo Perrier