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Paradis fiscaux: l'OCDE appelle le G20 à "taper du poing sur la table"

Le Panama, au cœur du vaste scandale d'évasion fiscale dévoilé dimanche, est "le seul pays qui a refusé" de suivre les standards de l'OCDE en matière de coopération fiscale. Pascal Saint-Amans, de l'OCDE, exhorte le G20 à prendre "des mesures sérieuses de rétorsion".

"On ne peut pas accepter, quand on est un citoyen lambda, de payer des impôts et de voir que les plus riches puissent échapper à l'impôt". Au lendemain de la première salve de révélations de l'opération "Panama Papers", l'enquête d'un consortium d'investigation mettant au jour un vaste scandale d'évasion fiscale, Pascal Saint-Amans, le directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l'OCDE, a appelé ce lundi sur BFMTV le G20 à "taper du poing sur la table". 

Le Panama est "le seul pays" qui refuse de s’ouvrir à la coopération contre la fraude et l’évasion fiscales, comme l’y exhorte les vingt pays les plus riches de la planète. "Depuis la crise financière, depuis le scandale du Liechtenstein en février 2008, tous les pays ont décidé de suivre les standards de l'OCDE", "qui prévoient l'échange de renseignements à la demande" et "l'échange automatique de renseignements", précise Pascal Saint-Amans.

Le G20 doit prendre "des mesures sérieuses de rétorsion"

"Le seul pays qui a refusé de prendre ces engagements, c'est le Panama", qui "refuse de signer un accord multilatéral, une convention fiscale". "Etant la seule juridiction à ne pas appliquer les standards, [ce pays] récupère tout le mauvais business. Il faut y mettre fin", plaide Pascal Saint-Amans sur notre antenne, exhortant le G20 à prendre "des mesures sérieuses de rétorsion".

De nombreux efforts ont été réalisés depuis 2009, sous l'impulsion du G20. Ce processus s'est traduit par un affaiblissement du secret bancaire (90 pays se sont engagés à échanger automatiquement leurs informations financières d'ici 2018) et par un plan de lutte contre l'optimisation fiscale des multinationales, le "BEPS", adopté en novembre, qui les oblige à déclarer leurs activités pays par pays. Mais les pays peinent à mettre un terme à l'opacité, en raison du manque de coopération de certaines juridictions, et de la complexité des techniques utilisées.

C. P.