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ONU: la Russie mettra son veto à une résolution pour des observateurs à Alep

Vladimir Poutine, le 24 septembre 2015

Vladimir Poutine, le 24 septembre 2015 - Alexei Nikolsky - Ria Novosti - AFP

La Russie va mettre son veto à un projet de résolution française aux Nations unies qui prévoit l'envoi d'observateurs pour l'évacuation de civils de la ville syrienne d'Alep, a affirmé dimanche l'ambassadeur russe.

Le pays de Vladimir Poutine refusera donc des observateurs internationaux.

L'ambassadeur russe, Vitali Tchourkine, a annoncé, dimanche, que son pays allait utiliser son droit de véto pour s'opposer à l'envoi d'observateurs pour l'évacuation de civils de la ville syrienne d'Alep

"Nous ne pouvons laisser voter ce texte car c'est un désastre", a déclaré Vitali Tchourkine.

Dimanche, la Russie a donc proposé une autre résolution. Le texte russe, que l'AFP a pu consulter, ne mentionne pas la présence d'observateurs internationaux sur le terrain.

Il se contente de demander à l'ONU de prévoir des "arrangements" afin de "superviser la situation des civils encore présents à Alep".

"Eviter un nouveau Srebrenica"

L'ambassadeur français François Delattre a de son côté affirmé que la France avait fait "le maximum possible" de concessions sur son texte et était prête à le soumettre au vote ce dimanche. "A chacun d'assumer ses responsabilités", a-t-il lancé.

"Quant à savoir s'il y a encore une marge de compromis (avec la Russie), honnêtement je ne le pense pas", a-t-il déclaré à la presse. "C'est une résolution humanitaire. Notre objectif est d'éviter un nouveau Srebrenica", du nom de cette ville de Bosnie où fut commis en 1995 le pire massacre en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.

Il a dit craindre "des atrocités de masse" commises par des milices si l'ONU ne dispose pas d'observateurs sur le terrain qui seraient "les yeux et les oreilles impartiales" de la communauté internationale.

Paris espère aussi par cette résolution "ouvrir la voie à un cessez-le-feu plus large et aux négociations politiques" indispensables pour régler le conflit en Syrie.

L'Iran et la Russie soutiennent le régime syrien

Parallèlement, les chefs de la diplomatie russe, turque et iranienne ont décidé samedi d'avancer d'une semaine, au mardi 20 décembre, leur réunion à Moscou pour discuter de la situation en Syrie.

L'Iran et la Russie soutiennent politiquement, financièrement et militairement le régime du président Assad alors que la Turquie a jusque-là appuyé les groupes rebelles syriens que Damas combat.

Le régime syrien est aujourd'hui en passe de reprendre la dernière poche rebelle d'Alep, au prix de bombardements intenses et plusieurs offensives successives contre les quartiers Est de la métropole, tenus par l'opposition depuis 2012. 

La Russie a déjà mis son veto à six résolutions sur la Syrie depuis le début du conflit qui a fait plus de 310.000 morts depuis mars 2011.

E. H. avec AFP