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Offensive turque: Le Drian demande une réunion d'urgence de la coalition anti-Daesh

Invité du JT de France 2 ce jeudi, le ministre des Affaires étrangères a demandé une réunion d'urgence avec les membres de la coalition anti-Daesh pour "mettre chacun face à ses responsabilités".

Jean-Yves Le Drian était invité du journal télévisé de France 2 pour évoquer l'offensive turque en Syrie. Après avoir de nouveau condamné l'opération militaire, il a annoncé sa volonté de convoquer une réunion d'urgence avec les membres de la coalition anti-Daesh afin de mettre "chacun face à ses responsabilités". Tout en répétant son refus de rapatrier les jihadistes français sur le territoire.

"Mettre tout sur la table"

Depuis mercredi soir, Ankara a lancé la phase terrestre de son offensive en zone kurde, concentrant leurs opérations dans les secteurs frontaliers de Ras al-Aïn et de Tal Abyads.

Le ministre des Affaires étrangères a dénoncé une "intrusion extrêmement grave (...) que nous condamnons totalement." Il souhaite la réunion, en urgence, des membres de la coalition anti-Daesh, pour "mettre tout sur le table", afin que chacun, États-Unis et Turquie compris, se mettent "face à ses responsabilités".

"L'enjeu, c'est notre sécurité, abonde-t-il, le combat contre Daesh risque de reprendre, il n'attend que cette opportunité pour sortir."

Interrogé sur la présence de forces françaises sur zone, le chef de la diplomatie français a botté en touche: "Je ne réponds pas à cette question."

"Nous n'avons pas varié notre position"

Face au risque de voir s'échapper des jihadistes, dont 800 combattants européens, actuellement détenus dans les prisons kurdes, Jean-Yves le Drian s'est voulu rassurant: 

"C'est une inquiétude qu'il faut prendre en considération mais nous n'en sommes pas là", assure-t-il.

Il a donc de nouveau écarté tout rapatriement de jihadistes français sur le territoire: "Les terroristes doivent être jugés là où ils ont commis leurs crimes, nous n'avons pas varié notre position", répète le ministre.

L'opération turque a déjà provoqué la fuite de plus de 60.000 personnes, quittant les secteurs frontaliers, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme. L'offensive, menée en coopération avec une coalition d'ex-rebelles financée et entraînée par Ankara, est la troisième de la Turquie en Syrie depuis 2016. Elle ouvre un nouveau front dans un conflit qui a fait plus de 370.000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011.

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