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Offensive des forces syriennes contre les rebelles à Alep

OFFENSIVE DES FORCES SYRIENNES CONTRE LES REBELLES À ALEP

OFFENSIVE DES FORCES SYRIENNES CONTRE LES REBELLES À ALEP - -

par Dominic Evans et Khaled Yacoub Oweis BEYROUTH/AMMAN (Reuters) - L'armée syrienne a pénétré samedi dans un quartier tenu par les rebelles à Alep,...

par Dominic Evans et Khaled Yacoub Oweis

BEYROUTH/AMMAN (Reuters) - L'armée syrienne a pénétré samedi dans un quartier tenu par les rebelles à Alep, ville la plus peuplée de Syrie, située dans le Nord, après avoir répliqué dans la nuit par des bombardements à l'offensive menée depuis six jours par les insurgés dans la capitale Damas.

Selon des opposants d'Alep, jusqu'ici relativement épargnée par les violences, des centaines de familles ont fui les combats, après que l'armée est entrée dans le quartier de Saladin (est), tenu depuis deux jours par les rebelles.

Des affrontements ont aussi été signalés à al Sakhour, un quartier pauvre et fortement peuplé des environs de la ville.

Ces affrontements à Alep ouvrent un nouveau front pour les forces fidèles au président Bachar al Assad, confrontées depuis dimanche à une offensive rebelle dans la capitale, surnommée le "volcan de Damas" par les insurgés, et au cours de laquelle un attentat à la bombe a tué quatre hauts responsables de la sécurité.

Les habitants de Damas décrivaient samedi après-midi une ville relativement calme, malgré quelques explosions et coups de feu sporadiques, après une nuit de bombardements sur certains quartiers par les hélicoptères et les chars de l'armée syrienne, qui tentent de mater l'offensive rebelle.

ARMES CHIMIQUES

Le président ne s'est pas exprimé en public depuis l'attentat de mercredi, où ont notamment été tués le ministre de la Défense et le beau-frère de Bachar al Assad. Le chef de l'Etat n'a pas assisté aux funérailles des victimes vendredi.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres et soutien de l'opposition, a estimé vendredi à 550 le nombre de personnes tuées en 48 heures, soit les deux jours les plus meurtriers depuis le début du soulèvement, il y a 16 mois.

Un général syrien ayant fait défection a affirmé que les forces gouvernementales déplaçaient des armes chimiques à travers le pays et pourraient les employer contre l'insurrection en représailles à l'attentat de Damas.

"Le régime a commencé à déplacer son arsenal chimique et à le redistribuer", a déclaré le général Moustafa Cheikh, citant des renseignements obtenus ces derniers jours par les rebelles. "Ils veulent brûler le pays. Le régime ne peut pas tomber sans commettre un bain de sang."

Les défections de généraux pro-Assad se sont, par ailleurs poursuivies, avec la fuite de deux d'entre eux en Turquie, au sein d'un groupe d'une dizaine de personnes, parmi lesquelles des colonels et d'autres officiers, selon un responsable turc.

L'ONU ENVOIE DEUX RESPONSABLES

Sur le terrain diplomatique, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a annoncé qu'il dépêchait en Syrie le sous-secrétaire général chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.

Le diplomate français est chargé de rendre compte de la situation sur le terrain, au lendemain de l'approbation à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies d'une prolongation de 30 jours de la mission des observateurs de l'Onu en Syrie (Misnus) sans ajustement à leur mandat.

"J'envoie mon sous-secrétaire général pour les opérations de maintien de la paix (Hervé Ladsous) pour évaluer la situation ainsi que le plus haut conseiller militaire des Nations unies pour conduire la Misnus dans cette phase cruciale", a déclaré Ban Ki-moon lors d'un déplacement en Croatie, en affichant son souhait que la mission se concentre sur la mise en oeuvre d'une transition politique.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a, de son côté, lancé un appel à la constitution d'un gouvernement provisoire par l'opposition syrienne.

"Le moment est venu de préparer la transition et le jour d'après", a déclaré Laurent Fabius dans un communiqué, précisant qu'il avait pris des contacts "dans cet esprit", notamment avec le secrétaire général de la Ligue arabe et le Premier ministre du Qatar.

Julien Dury pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse