Nouvelle-Zélande: un référendum pour choisir le nouveau drapeau national
L'emblème des ambassadeurs les plus connus du pays pour effacer un passé colonialiste? Dès jeudi, lors d'un référendum qui durera jusqu'au 24 mars, les Néo-Zélandais sont appelés à dire s'ils souhaitent conserver leur drapeau actuel ou opter pour un autre choix.
Ce vote est l'étape ultime d'un processus lancé en 2014 par le Premier ministre John Key pour effacer la référence à son passé colonial britannique. Il avait alors profité des difficultés du Royaume-Uni, déjà confronté au référendum d'indépendance de l'Ecosse.
Actuellement composé de l'Union Jack, superposition de trois croix, et de quatre étoiles représentant la Croix du Sud, la plus petite constellation visible depuis l'hémisphère sud, le drapeau actuel pourrait être remplacé par la fougère argentée, sur fond bleu et noir, l'emblème de l'équipe nationale de rugby, les All Blacks, triple champions du monde.
10.000 propositions de drapeau
Au lendemain de sa victoire aux élections législatives en 2008, John Key, le chef du gouvernement, issu d'une mouvance conservatrice, avait soumis cette idée de changer le drapeau. Pour les détracteurs du modèle actuel, ce dernier ressemble trop à celui de l'Australie, qui est également composé de l'Union Jack placé au même endroit, dans le coin en haut à gauche.
Quand le gouvernement avait évoqué de soumettre au vote le choix d'un nouveau drapeau, 10.000 propositions lui avaient été adressées. Lors d'un premier vote en décembre dernier, les 4,5 millions de Néo-Zélandais avaient eu le choix entre quatre possibilités, trois d'entre elles comportant la fameuse fougère, emblème national. Mais loin de passionner le pays, seuls 48,16% des électeurs avaient participé au scrutin.
Utilisé pour la première fois 1869 et adopté officiellement en 1902, le drapeau actuel est toujours défendu par une frange de la population. Certains y voient un devoir de mémoire pour les soldats morts au combat pour défendre l'étendard national. Pour l'opposition, le coût du projet - évalué à 14,5 millions d'euros - est bien supérieur à l'enjeu.