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Océanie

La Polynésie française: territoire à décoloniser pour l'ONU

Le siège de l'ONU, à Manhattan, New-York.

Le siège de l'ONU, à Manhattan, New-York. - -

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté vendredi une résolution plaçant la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser. Le Quai d'Orsay a dénoncé "une ingérence flagrante".

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté vendredi une résolution plaçant la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser, malgré la défaite des indépendantistes aux dernières élections territoriales.

La résolution, présentée notamment par trois petits États du Pacifique - îles Salomon, Nauru, Tuvalu -, a été adoptée par consensus. La France, de son côté, n'a pas participé à la séance, critiquant le vote en arguant que "le droit à l'autodétermination ne peut s'exercer contre la volonté des populations concernées".

Le texte affirme, de son côté, "le droit inaliénable de la population de la Polynésie française à l'autodétermination et à l'indépendance" et invite le gouvernement français à "faciliter et accélérer la mise en place d'un processus équitable et effectif d'autodétermination" en Polynésie.

"Ingérence flagrante"

Cette résolution ouvre en principe la voie à un référendum d'autodétermination. La population pourrait à terme se prononcer en faveur de l'indépendance, de la départementalisation ou d'un statut intermédiaire d'autodétermination. Mais en pratique, plusieurs des gouvernements concernés ne respectent pas ces règles, comme le Royaume-Uni avec Gibraltar et les Malouines.

A l'heure actuelle, la Polynésie française est une collectivité dotée d'une très large autonomie, mais la France conserve ses compétences régaliennes, telles que la sécurité publique ou les relations internationales.

Le ministère des Affaires étrangères a réagi par communiqué en dénonçant "une ingérence flagrante" et "une absence complète de respect pour les choix démocratiques des Polynésiens."

"Le 21 avril puis le 5 mai, les électeurs polynésiens ont renouvelé, comme tous les cinq ans, leur assemblée territoriale. Ils ont donné une majorité incontestable aux élus favorables à l'actuel statut d'autonomie", a rappelé le Quai d'Orsay.

Changement de président

Le président polynésien sortant, l'indépendantiste Oscar Temaru, qui a perdu début mai les élections au profit de l'autonomiste Gaston Flosse, menait depuis plusieurs mois un intense lobbying afin que la collectivité d'outre-mer soit réinscrite sur la liste de l'ONU.

Ironie de l'histoire, les Nations unies ont adopté cette résolution quelques heures seulement avant qu'Oscar Temaru ne perde le pouvoir à Papeete, au profit de son rival historique Gaston Flosse, qui devrait être élu vendredi président de la Polynésie française après sa victoire aux élections.