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Sydney: Man Haron Monis, un preneur d'otages au parcours violent

Man Haron Monis

Man Haron Monis - BFMTV

VIDEO - Connu de la justice pour de nombreuses affaires de moeurs, Man Haron Monis, le preneur d'otages de Sydney, a été tué, selon Reuters et les médias australiens. Il était en liberté conditionnelle et, d'après son ancien avocat, ce solitaire n'avait plus grand chose à perdre.

Le preneur d'otages du café Lindt, à Sydney, n'avait plus rien à perdre, il est mort après l'assaut des forces de l'ordre. Une autre personne a été tuée, selon l'agence Reuters. Cet homme armé, qui aura retenu les otages pendant plus de 15 heures dans le café Lindt du centre de Sydney a désormais un nom, et une histoire. 

Après de longues heures où la police, qui l'avait identifié, a gardé son identité secrète, on a appris que le "gunman" s'appelait Man Haron Monis. La police australienne a confirmé son identité avant de donner l'assaut qui lui a été fatal. Il s'agissait d'un religieux d'origine iranienne, âgé de 49 ans, autoproclamé "Cheikh Haron".

Pendant de longues heures, la police est restée en contact avec cet islamiste radical, qui bénéficiait du statut de réfugié. Vers deux heures du matin, des otages sont sortis du café et l'assaut a été donné, et on a appris la mort du forcené peu après. Les forces de l'ordre avaient identifié l'individu depuis longtemps, notamment grâce à ses apparitions derrière la vitre du café.

De lourds antécédents judiciaires

Arrivé en Australie en 1996, il était connu de la justice australienne et risquait gros. Soupçonné du meurtre de son ex-épouse, mère de ses deux enfants, qui a été poignardée et immolée en novembre 2013, Man Haron Monis était en liberté sous caution.

Il avait aussi été condamné quelques années auparavant à 300 heures de travaux d'intérêt général, pour avoir envoyé des lettres d''injures et de menaces aux parents de soldats décédés lors d'opérations en Afghanistan, croit savoir la chaîne de télévision australienne 7News

Selon Reuters, il était également connu des services de police pour des agressions sexuelles. ABC News fait état de pas moins de 40 accusations. 

Des intentions confuses

Les motivations de ce preneur d'otage demeurent incertaines, comme l'a souligné le Premier ministre australien, Tony Abbott. "Il ne sait pas trop à qui il appartient en réalité", estimait plus tôt Alain Rodier, spécialiste du terrorisme, sur BFMTV.

L'ancien avocat de Man Haron Monis, Manny Conditsis, cité par ABC News, le décrit comme un personnage isolé qui agissait seul. "Son idéologie est tellement forte et si puissante qu'elle obscurcit sa vision de bon sens et son objectivité", a ajouté celui qui l'avait défendu lorsqu'il était accusé du meurtre de son ex-femme. Selon lui, Man Haron Monis ne travaillait pas pour une organisation terroriste, et pouvait "considérer qu'il n'a[vait] rien à perdre".

Aurélie Delmas