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À la plage en Australie, les sauveteuses patrouillent en burkini

En Australie, le burkini ne fait pas débat (image d'illustration)

En Australie, le burkini ne fait pas débat (image d'illustration) - Capture BFMTV

Si le burkini fait polémique en France et a été interdit dans plusieurs stations balnéaires, en Australie - où il a été inventé - il fait partie du décor de bord de mer. Certaines secouristes l'ont même adopté à la plage.

Alors qu'en France le débat enfle, que plusieurs municipalités ont pris des arrêtés pour interdire le port de ce vêtement, qu'une sortie piscine a été annulée, en Australie, le burkini ne pose aucun problème. Il fait partie du paysage balnéaire. Sur la plage, il n'est même pas rare de croiser des sauveteuses dans cette tenue.

"Elle était rouge tomate"

Pas étonnant quand on sait que ce vêtement de bain est né dans ce pays qui compte 300.000 musulmans sur ses 22 millions d'habitants. C'était il y a dix ans: en regardant sa nièce faire du sport, une jeune femme - qui n'avait pourtant jamais porté de burka - a eu cette idée. "Elle était rouge tomate avec tous ses vêtements", se souvenait-elle pour Newsweek.

"Je la regardais jouer: elle portait un voile, une chemise longue et un pantalon. Et, par dessus tout, elle avait enfilé le maillot et la jupe de son équipe. Je me suis dit: mon Dieu, on doit pouvoir faire quelque chose", témoignait pour l'AFP Aheda Zanetti, d'origine libanaise, qui décidait alors de laisser tomber sa carrière de coiffeuse pour se lancer dans le stylisme. 

Maître-nageuse en burkini

Elle a d'abord conçu un haut qui reliait un voile à une chemise, avant de se lancer dans des tenues de sport. Elle a alors créé le burkini, contraction de burqa et de bikini: un costume de bain enveloppant l'ensemble du corps, du sommet du crâne jusqu'aux chevilles. Ce nouveau maillot a même reçu la bénédiction du mufti d'Australie. Depuis, sa société Ahiida - installée en banlieue de Sydney - reçoit des commandes du monde entier. 

Elle a même édité un burkini rouge et jaune, aux couleurs des sauveteurs australiens. Ce qui avait permis à des jeunes femmes de devenir maîtres-nageuses. Comme Mecca Laalaa, un jeune femme de 20 ans.

"Le burkini signifie que plus rien ne peut m'arrêter"

"Ce que je portais pour nager m'empêchait de m'impliquer dans des activités nautiques, témoignait cette sauveteuse dans The New York Times. Pour moi, le burkini signifie que plus rien ne peut m'arrêter."

En mars dernier, la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, dénonçait le marché de la mode islamique, investi par plusieurs grandes marques internationales comme H&M, Uniqlo ou Dolce et Gabbana. Marks and Spencer avait relancé la polémique en annonçant la commercialisation d'un burkini.
C.H.A.