L'administration australienne fait fuiter le numéro de passeport d'Obama et de Hollande
C'est une petite gaffe qui arrive à tout le monde: il y a quelques semaines, un fonctionnaire du bureau de l'immigration australien a envoyé un mail au mauvais destinataire. Personne ne se serait formalisé si ce mail ne comprenait pas... les informations personnelles des grands invités du G20 de Brisbane: Barack Obama, François Hollande, Vladimir Poutine, Angela Merkel, David Cameron... Une situation d'autant plus inconfortable que les Australiens n'ont pas jugé bon d'avertir les chefs d'Etat en question, comme le révèle le Guardian.
Tous les chefs d'Etat invités au G20 sont concernés par cette bourde. Les informations étaient pourtant assez sensibles: numéro de passeport et détails des visas, identifiants personnels... Une liste improbable de renseignements confidentiels que les organisateurs de la Coupe des nations asiatiques de football ont eu la surprise de recevoir dans leur boîte mail.
L'autocomplétion de Microsoft Outlook
Dans un e-mail envoyé au commissaire australien à la confidentialité, saisi par le département de l'Immigration, ont peut lire qu'il s'agit bien d'une erreur humaine:
"[Nom effacé] n'a pas vérifié que l'autocomplétion d'Outlook avait bien sélectionné le bon destinataire. Le mail a donc été envoyé à la mauvaise personne."
Les destinataires ont immédiatement informé le département de l'immigration et ont affirmé avoir aussitôt détruit les documents qui leur avaient été envoyés par erreur. Pour l'administration australienne, "il y a peu de chances que ces informations aient été rendues publiques". Par ailleurs, le comité d'organisation de la coupe de football "ne croit pas que cet e-mail soit accessible, restaurable ou stocké nulle part dans leur système." C'est pourquoi elle a jugé bon de ne pas avertir les chefs d'Etat concernés.
Si l'administration australienne considère cet événement clos, les députés d'opposition, eux, demandent des comptes au Premier ministre Tony Abbott. C'est que ce n'est pas la première fois que cela arrive. En février 2014, le même département de l'immigration avait publié par inadvertance l'identité et les données personnelles de 10.000 demandeurs d'asile.