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En Australie, une sénatrice d'extrême droite siège en burqa au Parlement

Pauline Hanson enlève la burqa qu'elle avait enfilé pour siéger au Parlement australien, le 17 août 2017.

Pauline Hanson enlève la burqa qu'elle avait enfilé pour siéger au Parlement australien, le 17 août 2017. - BFMTV

Une sénatrice australienne d'extrême droite a déclenché une polémique, ce jeudi, en s'affichant vêtue d'une burqa au sein de l'hémicycle parlementaire, à Canberra.

Un geste de provocation qui a déclenché une vive polémique. En campagne pour l'interdiction du voile islamique, une sénatrice australienne du parti d'extrême droite One Nation n'a pas hésité à venir au Parlement vêtue d'une burqa, ce jeudi, suscitant l'ire de ses collègues parlementaires et déclenchant une polémique dans son pays.

Les images, qui ont d'ores et déjà fait le tour du monde, montrent ainsi Pauline Hanson, sénatrice du Queensland depuis juillet 2016, rester assise à sa place pendant plusieurs minutes vêtue d'une burqa noire, avant de se lever et d'ôter le vêtement religieux, puis d'appeler à son interdiction au nom de la sécurité.

"Personne ne devrait être autorisé à se cacher derrière un voile alors qu'il y a un problème de sécurité", a-t-elle déclaré face à l'hémicycle, ajoutant qu'"une grande majorité d'Australiens souhaitent voir l'interdiction de la burqa".

"Ridiculiser cette communauté est épouvantable"

Choqués par sa démonstration, ses opposants n'ont pas épargné l'élue. Sous les applaudissements des parlementaires, le représentant du gouvernement George Brandis a fustigé son attitude offensante envers la communauté musulmane, tout en lui assurant que l'Australie n'interdirait pas la burqa.

"Ridiculiser cette communauté, la mettre au ban de la société, se moquer de ses vêtements religieux est épouvantable, et je vous demande de réfléchir à vos actes!", lui a ainsi lancé George Brandis.

"Porter un vêtement religieux comme un acte de foi sincère est une chose, le porter pour faire un coup, ici au Sénat, en est une autre", a dénoncé pour sa part la cheffe de file de l'opposition chez les sénateurs, Penny Wong. "Les près de 500.000 musulmans australiens ne méritent pas d'être ciblés, d'être marginalisés, d'être ridiculisés, de voir leur foi utilisée à des fins politiques par la responsable désespérée d'un parti politique désespéré", a ajouté Sam Dastyari, un autre sénateur de l'opposition, né en Iran et lui-même de confession musulmane.

Comme le rappelle Le Monde, Pauline Hanson s'est fait connaître sur la scène politique australienne dans les années 90 avec ses multiples actions et campagnes contre l'immigration. Ces dernières années, son attention s'est focalisée plus particulièrement sur les musulmans, et notamment sur le port du voile et la construction de mosquées en Australie.

A.S.