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Obama veut des pourparlers directs, Netanyahu promet du concret

Recevant Benjamin Netanyahu mardi à la Maison blanche, Barack Obama a déclaré espérer que des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens commenceraient d'ici le mois de septembre et le Premier ministre israélien a promis de son côté des "mesures

Recevant Benjamin Netanyahu mardi à la Maison blanche, Barack Obama a déclaré espérer que des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens commenceraient d'ici le mois de septembre et le Premier ministre israélien a promis de son côté des "mesures - -

par Jeffrey Heller et Matt Spetalnick WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama a déclaré mardi espérer que des pourparlers directs entre Israéliens et...

par Jeffrey Heller et Matt Spetalnick

WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama a déclaré mardi espérer que des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens commenceraient d'ici le mois de septembre et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de son côté des "mesures concrètes" pour que cela soit possible.

Le président américain a reçu à la Maison blanche Benjamin Netanyahu avec la volonté de sortir d'une période de tensions inhabituelles entre les deux alliés, sur fond entre autres de projets de construction de logements pour des colons juifs dans les territoires palestiniens occupés.

"Nous nous attendons à ce que les pourparlers de proximité conduisent à des pourparlers directs", a déclaré Barack Obama à la presse dans le bureau ovale, aux côtés de Benjamin Netanyahu, au terme d'un entretien d'une heure vingt.

Netanyahu a fait écho aux propos du président américain, qui a dit espérer voir ces discussions s'engager "bien avant" l'expiration, en septembre, du moratoire de dix mois sur les nouvelles implantations juives en Cisjordanie.

Ceci, a espéré Obama, également soucieux depuis son entrée en fonctions de renouer avec le monde arabe, "créera un climat dans lequel chacun ressentira que l'on investit grandement dans le succès" du processus de paix.

John Alterman, spécialiste du Proche-Orient au Centre des études stratégiques et internationales, a estimé qu'un début de pourparlers directs en septembre était peut-être possible, à condition qu'Obama travaille avec détermination à cet objectif. "Il a en la matière du pain sur la planche", a-t-il dit.

Le chef du gouvernement israélien a de son côté de nouveau appelé de ses voeux un entretien avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, l'invitant pour ce qui relève de la création d'un Etat palestinien, à passer des pourparlers dits de proximité menés sous médiation américaine à un dialogue direct.

Il est "grand temps" d'entamer ces discussions directes, a-t-il dit. Netanyahu a promis des "mesures concrètes qui pourraient être décidées maintenant - dans les jours à venir, dans les semaines à venir - pour faire résolument avancer le processus de paix". Le Premier ministre n'a pas été plus précis sur la nature de ces "mesures".

Sur le plan des avancées concrètes, Barack Obama a dit attendre des deux parties qu'elles prennent des mesures susceptibles de renforcer la confiance mutuelle afin de faciliter le cheminement vers un dialogue direct.

Réagissant prudemment après l'entretien Obama-Netanyahu, des responsables palestiniens ont déclaré attendre d'avoir des précisions sur les mesures que Netanyahu est prêt à mettre en oeuvre.

ACCUEIL CHALEUREUX

Pour l'heure, les Palestiniens estiment que les pourparlers indirects n'ont pas assez avancé pour justifier un retour à des négociations directes, suspendu depuis l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, fin 2008.

La relance du fragile processus de paix au Proche-Orient dépend en grande partie de la prorogation ou non du moratoire sur les constructions de colonies israéliennes.

Benjamin Netanyahu n'a consenti à ce geste que sous la pression des Etats-Unis. Son extension pourrait ouvrir de nouvelles failles dans sa coalition de gouvernement, dominée par des partis pro-colonisation, dont le Likoud, le sien, et s'il s'est dit ouvert au dialogue direct, il a manifesté mardi sa réticence à toute initiative susceptible de le fragiliser politiquement.

La rencontre de mardi devait illustrer une volonté commune de tourner la page d'une période de tensions inhabituelles, et Netanyahu a reçu un accueil nettement plus chaleureux que celui qui lui avait été réservé lors sa précédente entrevue avec le président américain au mois de mars.

Le chef du gouvernement israélien n'avait eu droit ni à une photo officielle ni à une conférence de presse commune à cette occasion, Washington ayant mal accepté que soient annoncés de nouveaux projets de colonies à Jérusalem-Est en pleine visite du vice-président Joe Biden.

Les Etats-Unis avaient en outre provoqué l'inquiétude de leur allié en souscrivant à l'idée des pays arabes de tenir une conférence sur le désarmement stratégique de la région, dont Israël passe pour être la seule puissance nucléaire.

Les pays arabes réclament d'Israël qu'il ratifie le Traité de non prolifération.

Cette fois, tandis que les journalistes emplissaient le bureau ovale, les deux dirigeants se sont assis côte à côte, discutant et souriant, penchés l'un vers l'autre.

La rencontre initialement prévue le 1er juin, avait été reportée après l'intervention, le 31 mai, de commandos de la marine israélienne contre une flottille transportant de l'aide humanitaire à destination de Gaza, au cours de laquelle neuf militants turcs ont été tués.

Outre la tournure de l'entrevue de mardi, le réchauffement récent entre Obama et Netanyahu s'est concrétisé par le ton plus conciliant adopté par le premier et les signes de bonne volonté montrés par le second.

Après le tollé suscité par l'abordage de la flottille vers Gaza, Netanyahu a notamment annoncé un assouplissement du blocus imposé sur le territoire palestinien.

Rappelant son engagement en faveur de la sécurité d'Israël, Barack Obama a salué la retenue dont a fait preuve l'Etat juif ces derniers mois et a réitéré, comme Netanyahu, son inquiétude quant au programme nucléaire iranien, qu'ils ont aussi évoqué.

Henri-Pierre André, Grégory Blachier et Eric Faye pour le service français