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Obama soucieux d'éviter tout triomphalisme concernant l'Irak

Barack Obama va devoir faire preuve d'adresse dans son allocution télévisée de mardi soir en évoquant les progrès accomplis sur le terrain en Irak sans pour autant se montrer triomphaliste et donner prématurément l'impression que tout est résolu. /Photo p

Barack Obama va devoir faire preuve d'adresse dans son allocution télévisée de mardi soir en évoquant les progrès accomplis sur le terrain en Irak sans pour autant se montrer triomphaliste et donner prématurément l'impression que tout est résolu. /Photo p - -

par Caren Bohan WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama va devoir faire preuve d'adresse dans son allocution télévisée de mardi soir en évoquant les...

par Caren Bohan

WASHINGTON (Reuters) - Barack Obama va devoir faire preuve d'adresse dans son allocution télévisée de mardi soir en évoquant les progrès accomplis sur le terrain en Irak sans pour autant se montrer triomphaliste et donner prématurément l'impression que tout est résolu.

La journée de mardi correspond à la fin officielle des opérations de combat pour l'armée américaine en Irak, où elle se bornera désormais à épauler et à achever de former les troupes irakiennes.

Pour la Maison blanche, le fait que les effectifs américains en Irak soient tombés à 50.000 hommes et l'annonce de la fin de la mission de combat illustrent la concrétisation de la promesse faite en 2008 par le candidat Obama de retirer les troupes américaines du bourbier irakien.

Le président américain espère que son message sera entendu par l'opinion, à deux mois d'élections à mi-mandat qui s'annoncent difficiles pour les démocrates, menacés de perdre leur majorité dans l'une, voire dans les deux chambres du Congrès.

Son allocution au ton solennel, prévue à 20h00 locales (00h00 GMT), ne sera que la deuxième depuis le début de son mandat en direct du bureau ovale de la Maison blanche. La première, en juin, avait porté sur la marée noire dans le golfe du Mexique.

Faire preuve de triomphalisme, à l'heure où les insurgés ont encore la capacité de frapper fort en Irak, risquerait de rappeler le discours de George W. Bush, en mai 2003, annonçant la fin de la phase principale des combats.

VISITE À FORT BLISS

Devant une banderole frappée des mots "Mission accomplie", le prédécesseur d'Obama avait tenu à donner un caractère triomphal à sa déclaration, faite sur le pont d'un porte-avions. Son annonce, compte tenu des vagues de violences qui avait ensanglanté par la suite l'Irak, s'était avérée bien prématurée.

"Vous n'entendrez pas de tels mots de notre part", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Robert Gibbs, à propos du slogan "Mission accomplie".

"Bien sûr, dès demain notre mission va changer. Nous aurons atteint un point essentiel en cessant nos opérations de combat", a-t-il fait remarquer. Toutefois, ajoute-t-il, "cela ne veut pas dire pour autant que la violence prendra fin demain".

Mercredi dernier, soixante-deux personnes ont péri dans des attentats suicide et autres attaques coordonnées contre les forces de sécurité irakiennes. Et le pays peine toujours à se doter d'un gouvernement, six mois après les élections législatives du 7 mars dont aucun parti n'est sorti clairement vainqueur.

Lorsque Barack Obama a été investi à la Maison blanche en janvier 2009, les effectifs américains en Irak étaient de 140.000 hommes. Ils ont atteint dans les mois suivants un pic de 176.000 hommes, dans le cadre du renforcement décrété du temps de George W. Bush.

Les quelque 50.000 soldats américains encore sur place auront une mission de conseil et entraîneront policiers et militaires irakiens. Concrètement, sur le terrain, le changement ne sera pas bien grand car depuis un an environ, les troupes américaines se concentraient déjà sur la formation des Irakiens à qui le relais a été passé petit à petit pour les missions de sécurité.

Avant de prononcer son allocution, Obama compte téléphoner à son prédécesseur, a dit Gibbs. Il devait aussi se rendre en visite à Fort Bliss, base du Texas par laquelle sont passés ces six derniers mois plus de 7.000 soldats américains de retour d'Irak.

Eric Faye pour le service français