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Obama endosse la responsabilité ultime de la marée noire

Barack Obama, en compagnie de la présidente de la paroisse (comté) de Lafourche, en Louisiane. Barack Obama a déclaré assumer la responsabilité ultime de la marée noire en cours dans le golfe du Mexique, lors d'un déplacement dans la région vendredi, pour

Barack Obama, en compagnie de la présidente de la paroisse (comté) de Lafourche, en Louisiane. Barack Obama a déclaré assumer la responsabilité ultime de la marée noire en cours dans le golfe du Mexique, lors d'un déplacement dans la région vendredi, pour - -

GRAND ISLE, Louisiane - Barack Obama a annoncé vendredi qu'il assumait la responsabilité ultime de la marée noire en cours dans le golfe du Mexique....

par Ed Stoddard et Patricia Zengerle

GRAND ISLE, Louisiane (Reuters) - Barack Obama est revenu vendredi sur les lieux de la marée noire dans le golfe du Mexique en assumant "la responsabilité ultime" de la catastrophe écologique.

Le président américain, dont c'est le deuxième déplacement dans la région depuis le début de la catastrophe il y a plus d'un mois, a ajouté qu'il n'y avait pas de solutions miracles à la crise. Il a promis que tous les moyens nécessaires seraient mis à disposition des représentants de l'administration pour tenter de stopper les nappes polluantes.

Le président a redit qu'il tiendrait la compagnie pétrolière BP responsable de la facture de la catastrophe, mais a ajouté que la responsabilité ultime lui incombait.

"Je prends en fin de compte la responsabilité finale de trouver une solution à cette crise", a-t-il dit. "Je suis le président et je suis le responsable en dernier ressort", a-t-il ajouté.

La plate-forme Deepwater Horizon a explosé le 20 avril, faisant onze morts et provoquant une catastrophe écologique.

Cette visite intervient alors que son gouvernement fait l'objet de critiques sur sa gestion de la catastrophe. Les sondages montrent qu'une majorité d'Américains est mécontente de l'action des autorités fédérales depuis le début de la crise.

Jeudi, Barack Obama était apparu sur la défensive lors d'une conférence de presse à Washington, rejetant l'idée que son administration ait mis trop de temps à agir et se soit montrée trop vite disposée à croire ce que lui disait BP.

PLUS GRAVE QUE L'EXXON VALDEZ

Il y a cinq ans, George W. Bush avait souffert de la gestion par son gouvernement de la catastrophe liée au passage dévastateur de l'ouragan Katrina sur la Louisiane. Et son successeur redoute de subir les mêmes critiques, qui pourraient peser sur le résultat des élections de mi-mandat en novembre.

Se démarquant de précédentes déclarations, Barack Obama a affirmé jeudi que la direction des opérations était prise en charge par le gouvernement aux dépens de BP, pour le compte duquel le puits était foré et qui doit assumer le coût des réparations et du nettoyage.

Mais dans les faits, le gouvernement fédéral manque des outils et de la technologie pour réparer cette fuite à 1.600 mètres de profondeur qui a déjà coûté à BP 930 millions de dollars et dépassé en ampleur la catastrophe de l'Exxon Valdez en 1989 en Alaska.

Un panel d'experts du gouvernement américain a déclaré jeudi que le flux de brut qui s'écoule dans la mer était quatre à cinq fois supérieur aux estimations de BP, qui parlait jusqu'ici de 5.000 barils par jour, soit 800.000 litres environ.

"C'est clairement une catastrophe environnementale", a reconnu le directeur général de BP, Tony Hayward, qui avait auparavant minimisé l'impact écologique de la marée noire.

L'entreprise a fait état vendredi de progrès dans sa tentative de colmatage du puits de pétrole en fuite mais reste prudent sur les chances de réussite.

PLANS D'URGENCE

Tony Hayward a déclaré qu'il faudrait attendre sans doute encore 48 heures pour juger ou non du succès de cette manoeuvre baptisée "top kill". L'opération consiste à injecter des boues chimiques et des fluides épais à l'entrée du puits, où ils se heurtent au flux contraire du pétrole qui s'échappe.

"Nous ne savons pas si nous parviendrons à contrôler le puits", a déclaré Tony Hayward. Le groupe pétrolier britannique en reste à évaluer à 60 ou 70% ses chances de réussite.

L'amiral de la garde-côte américaine Thad Allen, qui supervise l'effort de lutte contre la pollution, s'est déclaré très encouragé par l'évolution de l'opération tout en soulignant que les douze ou dix-huit prochaines heures seraient cruciales pour voir si les boues tiennent à l'entrée du puits.

En cas d'échec de l'opération "top kill", BP prévoit d'autres solutions, comme celle de placer un dôme de confinement sur la fuite ou un nouveau bloc obturateur par dessus celui qui n'a pas fonctionné.

Barack Obama, qui a notamment rencontré à Grand Isle les gouverneurs des trois Etats les plus concernés (Alabama, Louisiane et Floride), a indiqué que des experts gouvernementaux examinaient des plans d'urgence dans l'hypothèse d'un échec de l'opération "top kill".

Avec Alister Bull, Jean-Stéphane Brosse, Henri-Pierre André et Jean-Loup Fiévet pour le service français