BFMTV
International

Nouvelle frappe israélienne sur la Syrie

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Israël a bombardé la Syrie pour la deuxième fois en 48 heures, menant à l'aube une série de frappes aériennes sur Damas pour empêcher la livraison au Hezbollah, le puissant mouvement chiite libanais, de mi

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Israël a bombardé la Syrie pour la deuxième fois en 48 heures, menant à l'aube une série de frappes aériennes sur Damas pour empêcher la livraison au Hezbollah, le puissant mouvement chiite libanais, de mi - -

par Dominic Evans et Oliver Holmes BEYROUTH (Reuters) - Israël a bombardé la Syrie pour la deuxième fois en 48 heures, menant à l'aube une série de...

par Dominic Evans et Oliver Holmes

BEYROUTH (Reuters) - Israël a bombardé la Syrie pour la deuxième fois en 48 heures, menant à l'aube une série de frappes aériennes sur Damas pour empêcher la livraison au Hezbollah, le puissant mouvement chiite libanais, de missiles fournis par l'Iran.

Une source appartenant au monde du renseignement occidental est à l'origine de l'information, Israël refusant de confirmer.

L'Iran, qui souhaite la destruction de l'Etat d'Israël, a condamné l'opération . L'Iran chiite est un des rares alliés du président syrien Bachar Al Assad, membre de la minorité alaouite, une branche issue du chiisme.

Les médias syriens ont identifié le site bombardé par Israël comme étant le centre de recherches militaires de Jamraya, situé au nord de la capitale, Damas, celui-là même que les avions de Tsahal avaient frappé une première fois le 30 janvier. Jamraya, n'est qu'à 15 km de la frontière libanaise.

Vendredi, Israël a bombardé un entrepôt de l'aéroport de Damas censé abriter des missiles sol-sol Fateh-110 fabriqués en Iran, a indiqué le New York Times.

La source appartenant au monde du renseignement occidental a déclaré à Reuters : "Dans l'attaque de la nuit dernière, comme dans la précédente, ce qui a été attaqué ce sont des réserves de missiles Fateh-110 qui étaient en transit de l'Iran vers le Hezbollah."

Dimanche, des riverains de la base de Jamraya ont parlé d'explosions pendant plusieurs heures dans divers endroits près de Damas. "Il faisait jour en pleine nuit", a témoigné un homme.

Un autre témoin a parlé d'un incendie près de Koura al Assad, localité située à cinq km à l'ouest de Jamraya où vivent de nombreux dignitaires du régime.

La télévision publique syrienne a parlé de "nombreuses victimes civiles et d'importants dégâts" à Jamraya et a cité une lettre du ministère syrien des Affaires étrangères aux Nations unies évoquant une "agression israélienne manifeste".

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Faiçal al Mekdad, a pour sa part évoqué "une déclaration du guerre", selon la chaîne de télévision CNN.

L'AVENIR D'ISRAËL

Une vidéo mise en ligne montre une série d'explosions. L'une illumine le ciel de Damas, l'autre déclenche une colonne de feu et d'explosions secondaires.

Les médias d'Etat syriens ont accusé Israël d'avoir attaqué en réponse aux récents succès des forces fidèles au président syrien Bachar al Assad contre les rebelles, majoritairement sunnites, qui cherchent à le renverser depuis deux ans.

Le nouveau raid israélien intervient alors que les Etats-Unis s'interrogent sur l'utilisation d'armes chimiques par le pouvoir syrien et sur un soutien plus affirmé aux rebelles. Les Occidentaux ne voient toutefois pas d'un bon oeil la présence de combattants islamistes anti-occidentaux parmi les rebelles.

Lors d'une apparition en public dimanche, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, n'a pas fait allusion aux derniers raids mais a évoqué avec insistance sa responsabilité pour assurer l'avenir d'Israël.

Benjamin Netanyahu a maintenu son projet de déplacement en Chine - il doit s'envoler pour Pékin dans la journée -, ce qui semble montrer qu'il ne s'attend pas à d'importantes représailles de la part du président Assad et du Hezbollah.

De source militaire israélienne, on indique toutefois que l'armée a déployé ces derniers jours des systèmes de défense antimissile supplémentaires près de la frontière nord.

Le commandant des forces terrestres iraniennes, Ahmad Reza Pourdastan, a apporté un soutien appuyé à la Syrie.

"La Syrie a une armée puissante. Avec sa structure et son l'expérience contre le régime sioniste (Israël), elle peut tout à fait se défendre. Il n'y a pas besoin de l'intervention d'autres pays. Mais, si elle a besoin d'entraînement, nous pouvons l'aider," a déclaré Pourdastan selon l'agence Fars.

L'Egypte a estimé que l'attaque était une violation du droit international et une menace pour la stabilité de la région. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil ElAraby, a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d'agir immédiatement pour faire cesser "les attaques d'Israël sur la Syrie".

EXPLOSIONS TOUTE LA NUIT

Dimanche, dans le centre de Damas, les gens ont cru d'abord à un tremblement de terre.

"Le ciel a rougeoyé toute la nuit. On n'a pas pu dormir une seconde. Les explosions ont commencé après minuit et ont continué pendant toute la nuit", a déclaré un homme à Reuters qui habite à Hameh, à moins de deux km de Jamraya.

"Il y a eu des explosions de tous les côtés de ma maison", a-t-il ajouté. Les gens se sont cachés dans les sous-sols pendant l'alerte, a-t-il raconté.

Selon l'agence de presse syrienne Sana, l'aviation israélienne a frappé en trois endroits : le nord-est de Jamraya, la localité de Maysaloun à la frontière libanaise et la base aérienne de Dimas. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), proche de l'opposition, précise que les frappes ont visé Jamraya mais aussi un dépôt de munitions voisins.

Dimanche matin, début de la semaine, le centre de Damas était pratiquement vide. Seuls quelques magasins étaient ouverts. Des hommes supplémentaires semblaient avoir été placés aux points de passage qui protègent les zones contrôlées par le gouvernement des attaques de rebelles.

Avec Dan Williams à Jérusalem et Mariam Karouny à Beyrouth; Henri-Pierre André, Hélène Duvigneau et Danielle Rouquié pour le service français