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Nouvelle enquête après la levée de l'immunité de Berlusconi

Silvio Berlusconi est l'objet d'une enquête sur la nature de ses relations avec une adolescente danseuse dans une boîte de nuit qui a participé à des soirées chez le président du Conseil italien. /Photo prise le 23 décembre 2010/REUTERS/Tony Gentile

Silvio Berlusconi est l'objet d'une enquête sur la nature de ses relations avec une adolescente danseuse dans une boîte de nuit qui a participé à des soirées chez le président du Conseil italien. /Photo prise le 23 décembre 2010/REUTERS/Tony Gentile - -

ROME (Reuters) - Au lendemain de la levée d'une partie de son immunité par la Cour constitutionnelle, Silvio Berlusconi est une nouvelle fois...

ROME (Reuters) - Au lendemain de la levée d'une partie de son immunité par la Cour constitutionnelle, Silvio Berlusconi est une nouvelle fois rattrapé par la justice italienne qui enquête sur ses relations avec une mineure ayant participé à des soirées dans sa résidence proche de Milan.

Le parquet milanais a annoncé vendredi qu'une convocation avait été adressée au président du Conseil ainsi qu'à ses avocats pour une audition dans l'affaire impliquant la jeune "Ruby", danseuse dans une boîte de nuit.

Les magistrats souhaitent savoir si le chef du gouvernement a usé indûment de son influence pour obtenir la libération de la jeune femme interpellée dans une affaire de vol.

Un autre volet de l'enquête concernerait la prostitution présumée d'une mineure, Ruby, jeune femme d'origine marocaine qui était âgée de 17 ans au moment des faits. De son vrai nom, Karima el Mahroug, elle a reconnu avoir touché 7.000 euros après avoir participé à une soirée chez Silvio Berlusconi.

Les avocats de Silvio Berlusconi ont dénoncé une procédure judiciaire "absurde et sans fondement" qui constitue, selon eux, "une très grave ingérence dans la vie privée" de leur client.

Dans un communiqué, ils font valoir que les principaux acteurs et témoins de cette affaire ont démenti les allégations à l'origine de l'enquête.

Le chef du gouvernement italien a admis connaître la jeune fille et dit avoir téléphoné en son nom à la police afin, selon lui, de proposer une aide normale à une personne dans le besoin.

Silvio Berlusconi nie, en revanche, avoir usé de son influence d'une manière inappropriée ou avoir fait pression sur les policiers pour obtenir sa libération.

PAS DE LÉGISLATIVES ANTICIPÉES

Une perquisition a été menée dans les bureaux d'un responsable régional proche de Berlusconi qui était allé récupérer la jeune fille à sa sortie du commissariat.

Conservant malgré ses ennuis judiciaires un ton offensif, le magnat a affirmé vendredi que la remise en cause d'une partie de son immunité par la Cour constitutionnelle n'affecterait pas le fonctionnement de son gouvernement et n'ouvrirait pas la porte à des élections législatives anticipées.

"La décision prise par la Cour constitutionnelle hier n'a absolument aucune influence. Le gouvernement va continuer à aller de l'avant parce que la dernière chose dont l'Italie a besoin ce sont des élections anticipées", a-t-il déclaré sur la chaîne de télévision Canale 5.

La Cour constitutionnelle a invalidé jeudi une loi qui protégeait le président du Conseil de poursuites judiciaires pour des chefs d'inculpation de corruption et de fraude fiscale liées à son groupe de presse Mediaset.

Les 15 membres de la haute juridiction ont estimé que le texte était en plusieurs points contraire à la Constitution et que le chef du gouvernement ainsi que ses ministres ne pouvaient pas invoquer automatiquement "l'empêchement légitime" pour échapper aux poursuites.

La loi votée en mars 2010 permet aux ministres d'invoquer leurs fonctions pour ne pas passer devant la justice pendant une période maximale de 18 mois, soit jusqu'à la fin septembre 2011.

Le texte législatif était contesté au nom du principe de l'égalité des citoyens devant la loi. La juridiction suprême avait été saisie par des juges de Milan où Silvio Berlusconi est visé par trois procédures.

L'homme d'affaires estime qu'il est injustement pris pour cible par des magistrats agissant pour des motifs politiques.

James Mackenzie et Silvia Aloisi, Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser