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Nouveaux heurts à Sanaa, nombreux blessés

Partisans (en haut) et adversaires du gouvernement yéménite se sont affrontés jeudi à Sanaa. Arborant des poignards et des gourdins, des partisans du président Ali Abdallah Saleh ont attaqué des jeunes opposants qui entendaient manifester, pour la septièm

Partisans (en haut) et adversaires du gouvernement yéménite se sont affrontés jeudi à Sanaa. Arborant des poignards et des gourdins, des partisans du président Ali Abdallah Saleh ont attaqué des jeunes opposants qui entendaient manifester, pour la septièm - -

par Mohamed Ghobari et Khaled Abdallah SANAA (Reuters) - Comme la veille sur le campus de l'université de Sanaa, partisans et adversaires du...

par Mohamed Ghobari et Khaled Abdallah

SANAA (Reuters) - Comme la veille sur le campus de l'université de Sanaa, partisans et adversaires du gouvernement se sont affrontés jeudi dans la capitale yéménite.

Arborant des poignards et des gourdins, des centaines de partisans du président Ali Abdallah Saleh ont attaqué quelque 1.500 jeunes opposants qui entendaient manifester, pour la septième journée consécutive, leur hostilité au régime.

La police a tiré des coups de feu en l'air pour tenter de séparer les deux camps qui s'affrontaient à coups de pierres, mais elle a vite été débordée. Les affrontements ont fait des dizaines de blessés, rapportent des témoins.

"Le peuple ne veut plus du président, il ne veut plus de ce régime!", scandaient les opposants en se retirant sous la pression des loyalistes, avant de tenter de se regrouper plus loin.

Le chef de l'Etat a annoncé la création d'une commission d'enquête sur les violences qui se sont produites à Aden, dans le sud du pays, où un jeune manifestant a été tué par balle lors de heurts avec la police. Un autre protestataire a été blessé par les tirs des forces de sécurité.

Le président Saleh, qui est au pouvoir depuis 32 ans, a accusé mercredi des éléments "qui sèment le chaos et se livrent au sabotage" de "suivre des consignes de l'étranger".

TUNIS ET LE CAIRE INSPIRENT LES JEUNES

"Il existe des projets visant à plonger la région dans le chaos et la violence, en s'en prenant à la sécurité et à la stabilité de nos pays", a-t-il assuré dans un entretien téléphonique avec le roi de Bahreïn, lui aussi confronté à des troubles.

Quarante pour cent des 23 millions de Yéménites vivent avec moins de deux dollars par jour. Un tiers de la population souffre de malnutrition chronique.

Les dernières manifestations ont réuni moins de participants que celles des dernières semaines, qui avaient mobilisé des dizaines de milliers de personnes. Mais les violences sporadiques sont de plus en plus nombreuses.

Un Yéménite sur deux possède une arme dans un pays à structures tribales fortes et en proie à des rébellions chroniques ainsi qu'à un activisme croissant d'Al Qaïda dans la péninsule arabique.

La menace de voir le Yémen suivre les exemples tunisien et égyptien a conduit Ali Abdallah Saleh à annoncer son effacement du pouvoir au terme de son actuel mandat, en 2013, et à proposer un dialogue à l'opposition politique.

L'opposition a accepté ces discussions, mais la jeunesse, à la base du mouvement actuel, ne s'en satisfait pas. "Nous voulons le changement et l'obtenir de la même façon que les Egyptiens et les Tunisiens", affirme un étudiant de Sanaa, Méchal Sultan.

Selon des analystes, cependant, le régime yéménite, moins centralisé que ceux de Tunis et du Caire, est peu susceptible de tomber aussi rapidement que ceux de Tunisie ou d'Egypte et il y a plus de risques que l'agitation actuelle conduise à une longue période de violences et d'instabilité.

Guy Kerivel et Marc Delteil pour le service français, édité par Jean-Loup Fiévet