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Nouveaux affrontements sur le campus de Sanaa, au Yémen

Partisans et adversaires du gouvernement yéménite se sont affrontés à Sanaa, la capitale. Le président Ali Abdallah Saleh a par ailleurs annoncé la mise en place d'une commission d'enquête sur les violences qui se sont produites à Aden, dans le sud du pay

Partisans et adversaires du gouvernement yéménite se sont affrontés à Sanaa, la capitale. Le président Ali Abdallah Saleh a par ailleurs annoncé la mise en place d'une commission d'enquête sur les violences qui se sont produites à Aden, dans le sud du pay - -

par Mohammed Ghobari et Khaled Abdallah SANAA (Reuters) - Comme la veille, partisans et adversaires du gouvernement yéménite se sont affrontés jeudi...

par Mohammed Ghobari et Khaled Abdallah

SANAA (Reuters) - Comme la veille, partisans et adversaires du gouvernement yéménite se sont affrontés jeudi sur le campus de l'université de Sanaa, la capitale.

Des centaines de partisans du président Ali Abdallah Saleh, brandissant des poignards et des gourdins, se sont rués sur un petit groupe d'opposants, environ cent, qui voulaient manifester pour la septième journée consécutive leur hostilité au régime.

Les policiers présents sur place n'ont pu s'interposer et les opposants n'ont trouvé leur salut que dans la fuite. Les forces de l'ordre sont toutefois parvenues à empêcher les militants pro-gouvernementaux de pourchasser leurs adversaires dans les rues.

"Le peuple ne veut plus du président, il ne veut plus de ce régime !", criaient les opposants en se retirant sous la pression des loyalistes, avant de tenter de se regrouper plus loin.

Le président Saleh a par ailleurs annoncé la mise en place d'une commission d'enquête sur les violences qui se sont produites à Aden, dans le sud du pays, où un manifestant a été tué.

Vivement contesté par l'opposition, Saleh effectue chaque jour des visites dans les provinces pour rallier ses partisans.

Mercredi, un manifestant de 21 ans a été tué par balle à Aden, dans des heurts avec la police qui a ouvert le feu pour disperser un rassemblement de l'opposition. Un autre protestataire a été blessé par les tirs des forces de sécurité.

"LA MAIN DE L'ÉTRANGER"

Le président Saleh, qui est au pouvoir depuis 32 ans, a accusé des éléments "qui suivent les consignes de l'étranger" de chercher à semer le chaos dans le pays.

"Il y a des plans en vue de plonger la région dans le chaos et la violence, en s'en prenant à la sécurité et à la stabilité de nos pays", a-t-il dit mercredi dans un entretien téléphonique avec le roi de Bahreïn, également confronté à une vague de contestation.

"Les gens qui sèment le chaos et se livrent au sabotage ne font que suivre des consignes étrangères", a-t-il ajouté, rapporte l'agence de presse officielle yéménite.

Quarante pour cent des 23 millions de Yéménites vivent avec moins de deux dollars par jour. Un tiers de la population souffre de malnutrition chronique.

Les dernières manifestations ont réuni moins de participants que dans les semaines précédentes, quand plusieurs dizaines de milliers de personnes descendaient dans les rues. Mais les violences sporadiques sont de plus en plus nombreuses.

La menace de voir le Yémen suivre les exemples tunisien et égyptien a conduit Ali Abdallah Saleh à annoncer qu'il s'effacerait du pouvoir à l'issue de son actuel mandat, en 2013, et à proposer un dialogue à l'opposition politique.

L'opposition a accepté ces discussions, mais la jeunesse yéménite, base du mouvement, ne s'en satisfait pas. "Nous voulons le changement et nous voulons obtenir ce changement de la même manière que les Egyptiens et les Tunisiens", prévient ainsi Mechal Sultan, étudiant à Sanaa.

Le mouvement de contestation est un nouveau front ouvert au Yémen, dont les autorités sont déjà mobilisées dans la lutte contre Al Qaïda dans la péninsule arabique et des mouvements de rebelles.

Guy Kerivel avec Henri-Pierre André pour le service français, édité par Gilles Trequesser