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Nouveau risque d'inondation en hongrie, un village évacué

Le village de Kolontar, dans l'ouest de la Hongrie, où 715 habitants ont été évacués par mesure de précaution alors que le mur d'un bassin endommagé de l'usine d'aluminium hongroise d'Ajka risque de céder, ce qui provoquerait une nouvelle coulée de boue r

Le village de Kolontar, dans l'ouest de la Hongrie, où 715 habitants ont été évacués par mesure de précaution alors que le mur d'un bassin endommagé de l'usine d'aluminium hongroise d'Ajka risque de céder, ce qui provoquerait une nouvelle coulée de boue r - -

par Krisztina Than et Gergely Szakacs BUDAPEST (Reuters) - Le mur d'un bassin endommagé de l'usine d'aluminium hongroise d'Ajka va sans doute...

par Krisztina Than et Gergely Szakacs

BUDAPEST (Reuters) - Le mur d'un bassin endommagé de l'usine d'aluminium hongroise d'Ajka va sans doute céder, ce qui risque de provoquer une nouvelle coulée de boue rouge toxique, et un village voisin a été évacué par précaution, a fait savoir samedi le Premier ministre Viktor Orban.

Une coulée d'un million de mètres cubes de boue en provenance de cette usine s'est abattue lundi sur des villages et a contaminé plusieurs cours d'eau dont un affluent du Danube, faisant sept morts et plus de 150 blessés. La boue est composée de déchets très corrosifs issus du traitement de la bauxite.

Viktor Orban a dit qu'environ 500.000 mètres cubes supplémentaires de boue rouge encore plus épaisse que la précédente risquaient de s'échapper du bassin en raison de la détérioration d'une paroi.

"La nuit dernière, le ministre de l'Intérieur nous a informés que des fissures étaient apparues dans la paroi nord du réservoir, dont un coin s'est affaissé, ce qui rend probable un effondrement de tout le mur", a dit le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse à Ajka, qui se trouve près de la zone sinistrée, à 160 km environ à l'ouest de Budapest.

"La fissure s'est élargie de sept centimètres entre hier soir et ce matin (...) Il est donc très probable qu'on doive compter avec l'effondrement de ce mur", a-t-il poursuivi.

"Nous avons réuni les matériels de protection et de neutralisation nécessaires pour empêcher toute nouvelle contamination du Danube par l'intermédiaire des rivières", a souligné Orban, dont les propos étaient retransmis par la chaîne privée HirTV.

NOUVEAU BARRAGE EN CONSTRUCTION À KOLONTAR

Le Premier ministre s'est rendu samedi matin dans le village de Kolontar, durement frappé par la coulée de lundi, et a indiqué que 715 habitants en avaient été évacués vers Ajka par mesure de précaution.

Selon l'agence nationale MTI, des équipes techniques construisent un nouveau barrage de quatre à cinq mètres de haut à Kolontar pour prévenir une nouvelle inondation toxique.

La Hongrie a décrété l'état d'urgence mardi dans trois comtés après l'afflux de boues rouges en provenance de l'usine dans trois villages.

Des secouristes se tiennent également prêts à évacuer en cas de besoin la ville de Devecser, qui compte 5.400 habitants, rapporte MTI. Orban a déclaré que l'armée avait déployé 319 soldats et 127 véhicules de transport dans la ville et que cinq trains y seraient utilisables si une évacuation s'imposait.

"On sent beaucoup de tristesse et d'incertitude (à Devecser), mais on n'observe pas le moindre signe de panique", a dit le Premier ministre.

Il a exprimé l'intention d'informer lundi le parlement des conclusions d'une enquête et a réitéré sa conviction que la catastrophe était sans doute le résultat d'une erreur humaine.

"Nous sommes tous surpris, car nous n'avons connaissance d'aucune information susceptible de relativiser (la probabilité d'une) responsabilité humaine. A mon avis, derrière cette tragédie, il a dû y avoir des erreurs et des fautes humaines."

Les mesures "les plus fermes possibles" seront prises pour veiller à ce qu'un tel désastre ne se reproduise pas", a dit Orban en ajoutant qu'aucune décision ne serait prise avant lundi quant à reprise du raffinage de la bauxite à l'usine.

Une zone de 800 à 1.000 hectares a été contaminée par la coulée de boue, qui a détruit toute forme de vie dans la rivière Marcal. La présence de poissons morts a été signalée dans d'autres cours d'eau.

Pierre Sérisier et Philippe Bas-Rabérin pour le service français