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"Nous sommes plus ou moins à sec": l'aveu d'impuissance du chef de l'armée de terre allemande

Le drapeau allemand sur le toit du Reichstag à Belin le 16 juin 2017.

Le drapeau allemand sur le toit du Reichstag à Belin le 16 juin 2017. - Monika Skolimowska - AFP

Dans un message publié ce jeudi, Alfons Mais, chef de l'armée de terre allemande, dénonce un manque de moyens et l'absence d'anticipation face aux attaques russes en Ukraine.

C'est un aveu d'impuissance fort de la part de l'armée allemande. Sur le réseau social Linkedin, le chef de l'armée de terre Alfons Mais a exprimé ce jeudi matin sa colère quant au manque de moyens de ses troupes face à la menace d'une possible "nouvelle guerre", rapporte Le Monde.

"Je n’aurais jamais cru devoir vivre une autre guerre. Et la Bundeswehr, l'armée de terre que je dirige, est plus ou moins à sec. Les options que nous pouvons proposer aux politiques pour soutenir l'alliance sont extrêmement limitées", déclare-t-il dans son message.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi le lancement d'une "opération militaire" en Ukraine. Une annonce suivie par des tirs et bombardements sur plusieurs régions du pays.

"Je suis en colère!"

"Tu te réveilles le matin et tu constates: c'est la guerre en Europe. Hier, nous avons organisé une "journée des valeurs" au sein de l'armée. Au coeur de cette journée se trouvait la question: 'pourquoi servons-nous?'. Il n'a jamais été aussi facile de le faire comprendre à la génération qui n'a pas connu la guerre froide", poursuit Alfons Mais, 41 années de service dans l'armée à son actif.

Il dénonce sans détour un manque d'anticipation, alors que la menace se faisait plus pressante ces dernières semaines: "Nous l'avons tous vu venir et nous n'avons pas été en mesure de faire valoir nos arguments, de tirer des conclusions de l'annexion de la Crimée et de les mettre en oeuvre. Cela ne me semble pas bon! Je suis en colère!"

Alfons Mais demande plus de moyens

Alfons Mais appelle les dirigeants allemands à déployer davantage de moyens en Ukraine, et ce en "laissant derrière (...) la mission en Afghanistan, sur le plan structurel et matériel".

"(...) Faute de quoi nous ne pourrons pas mettre en oeuvre notre mission constitutionnelle et nos engagements envers l'Alliance avec des chances de succès", assure-t-il.

Ce jeudi matin, dans un message publié sur Twitter, le chancelier allemand Olaf Scholz a dénoncé ces attaques comme "une violation flagrante du droit international" que "rien" ne peut justifier.

"La Russie doit cesser immédiatement cette action militaire. Dans le cadre du G7, de l'OTAN et de l'UE, nous allons nous concerter étroitement aujourd'hui", poursuivait-il.
Elisa Fernandez