BFMTV
International

Nigéria

Photo d'Abubakar Shekau, leader de Boko Haram, un temps donné pour mort. Le 2 octobre 2014.

Photo d'Abubakar Shekau, leader de Boko Haram, un temps donné pour mort. Le 2 octobre 2014. - Boko Haram -AFP

Le gouvernement nigérian affirme, ce vendredi, avoir conclu un accord avec la secte Boko Haram qui avait enlevé 276 lycéennes à la mi-avril, dans le nord du Nigeria. Peer de Jong, expert militaire, fait le point, sur BFMTV, sur cette négociation.

Le sort des 219 lycéennes encore captives des islamistes de Boko Haram est suspendu à des négociations menées par le gouvernement nigérian qui a annoncé vendredi avoir conclu un "accord" avec la secte.

Revenant sur les enjeux de la négociation, Peer de Jong, ancien colonel et professeur à l'école de guerre économique, qui forme notamment des soldats envoyés au Mali, estime que cette annonce du Nigeria est "extrêmement compliquée", car il est "très difficile pour l'armée nigériane de résoudre la question de Boko Haram dans le nord du pays". Une explication avancée est l'importance des effectifs de cette secte dont on ne sait pas s'ils sont de "3.000, 10.000 voire 20.000 hommes".

"Un autre problème est constitué par les élections qui vont se tenir début 2015 au Nigeria, le Président Goodluck Johnatan doit trouver une solution et faire des annonces.", explique l'expert. "Des négociations se font par de réseaux extrêmement compliqués, confidentiels, voire secrets, c'est ce qui fait que cette information pour l'instant n'a pas transpiré, mais il semblerait que le gouvernement nigérian ait annoncé cette après-midi que ces jeunes filles étaient libérées".

"Boko Haram, des fous furieux"

Un autre problème soulevé par Peer de Jong tient à la personnalité des ravisseurs qu'il décrit comme "des fous furieux" et ne participant pas "d'une structure très organisée". "Boko Haram est un avatar de Daesh" composé "d'assassins qui ont tué des milliers de personnes dans le nord du pays".

"Leur intérêt est peut-être de revendre ces jeunes filles au gouvernement nigérian", analyse l'ancien colonel. Pour lui, ce marchandage relève d'une "opération financière, une opération commerciale" menée par Boko Haram. Ces jeunes filles vont "être rachetées, tout simplement, car le gouvernement nigérian a absolument besoin de libérer ces jeunes filles pour pouvoir entamer sa période électorale dans des conditions acceptables".