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Netanyahu juge un accord de paix "difficile mais possible"

Malgré un profond scepticisme, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé dimanche "difficile mais possible" de parvenir à un accord de paix après la reprise des pourparlers directs avec les Palestiniens. /Photo prise le 22 août 2010/REUTERS/

Malgré un profond scepticisme, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé dimanche "difficile mais possible" de parvenir à un accord de paix après la reprise des pourparlers directs avec les Palestiniens. /Photo prise le 22 août 2010/REUTERS/ - -

par Jeffrey Heller JERUSALEM (Reuters) - Malgré un profond scepticisme, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu juge "difficile mais...

par Jeffrey Heller

JERUSALEM (Reuters) - Malgré un profond scepticisme, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu juge "difficile mais possible" de parvenir à un accord de paix après la reprise des pourparlers directs avec les Palestiniens.

Son gouvernement et l'Autorité palestinienne ont accepté vendredi l'invitation du Quartet des médiateurs internationaux pour le Proche-Orient à renouer un dialogue direct, le 2 septembre, à Washington.

"Nous voulons surprendre tous les détracteurs et les sceptiques. Mais, pour y arriver, il nous faut un véritable partenaire du coté palestinien", a-t-il déclaré dimanche, à l'ouverture du Conseil des ministres. Le chef du gouvernement s'adressait pour la première fois à la presse depuis l'annonce de la reprise des discussions directes.

"Je sais qu'il y a un profond scepticisme. Dix-sept ans se sont écoulés depuis le processus d'Oslo. Ce scepticisme est compréhensible", a-t-il poursuivi, sans évoquer l'expiration, le 26 septembre, du moratoire de dix mois sur le développement des colonies juives de Cisjordanie, une perspective lourde de menaces pour la reprise du processus de paix.

"Parvenir à un accord de paix israélo-palestinien est difficile mais possible", a souligné Netanyahu.

Les Palestiniens, a averti vendredi Saëb Erekat, principal négociateur de l'Autorité autonome, quitteront la table des négociations si le gouvernement israélien, où les partisans de la colonisation sont majoritaires, annonce de nouvelles constructions.

Mahmoud Abbas a adressé dimanche une lettre en ce sens aux membres du Quartet, qui regroupe les Etats-Unis, l'Union européenne, la Russie et les Nations unies, a précisé le diplomate.

Entre autres difficultés, les négociateurs des deux camps devront venir à bout de leurs divergences en ce qui concerne les frontières du futur Etat palestinien, le sort des colonies juives de Cisjordanie et le statut de Jérusalem, points les plus épineux du conflit.

AVERTISSEMENT DES COLONS

Un dirigeant de colons juifs, Danny Dayan, a pour sa part averti que Benjamin Netanyahu ferait l'objet de pressions politiques s'il persistait à limiter la construction d'implantations.

"Si le Premier ministre veut proroger le moratoire de manière formelle ou informelle, nous userons naturellement de toute notre influence politique à la Knesset, dans la classe politique et dans la société israélienne pour nous y opposer", a-t-il dit.

Dans l'invitation adressée vendredi aux deux parties, le Quartet juge qu'un règlement définitif du conflit, assorti de la création d'un Etat palestinien, peut être scellé en un an.

Benjamin Netanyahu n'est pas hostile à la création de cet Etat, à condition qu'il soit démilitarisé, et s'est dit ouvert à la discussion sur le sort des colonies juives de Cisjordanie.

Le Premier ministre s'est contenté dimanche d'évoquer sans les détailler les "mesures nécessaires" pour mener à bien le processus de paix, alors que son prédécesseur Ehud Olmert s'était dit prêt à "des compromis douloureux" lors de la conférence d'Annapolis, en 2007.

Les discussions entamées à cette occasion ont été suspendues avant l'offensive israélienne de la fin 2008 dans la bande de Gaza.

Benjamin Netanyahu a assuré dimanche qu'il se rendrait à Washington "avec un réel désir de parvenir à un accord de paix entre les deux peuples".

Interrogé par la radio de l'armée israélienne, Erekat l'a invité à en faire la preuve.

"S'il décide de développer les colonies le 26 septembre, nous sommes navrés, mais les discussions ne pourront se poursuivre", a-t-il tranché.

Jean-Philippe Lefief et Jean-Loup Fiévet pour le service français