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Navire en feu: les plages sri-lankaises menacées par des tonnes de plastique

La marine sri-lankaise s'attelle à nettoyer les plages polluées par des tonnes de granulés plastiques mélangés à du pétrole brûlé et autres débris rejetés par la mer en provenance du navire en feu.

La marine sri-lankaise s'attelle à nettoyer les plages polluées par des tonnes de granulés plastiques mélangés à du pétrole brûlé et autres débris rejetés par la mer en provenance du navire en feu. - LAKRUWAN WANNIARACHCHI / AFP

La Marine sri-lankaise est mobilisée pour nettoyer une plage de l'île polluée par des tonnes de granulés plastiques provenant d'un porte-conteneurs en feu depuis dix jours au large de Colombo. 

Des tonnes de plastique provenant d'un porte-conteneurs en feu au large de Colombo menacent les plages sri-lankaises de la pire pollution de leur histoire, alerte une haute responsable environnementale. Les autorité ont interdit la pêche dans une zone de 80 km de long autour du MV X-Press Pearl, porte-conteneurs immatriculé à Singapour en feu depuis dix jours au large de Colombo, qui menace de se briser et de provoquer une catastrophe environnementale en déversant des centaines de tonnes de fioul dans l'Océan indien.

Mais, alors qu'une opération internationale est en cours pour tenter d'éviter cette marée noire, les plages proches croulent déjà sous une autre pollution: des millions de granulés plastiques provenant de la cargaison du navire. Selon les autorités, le navire transportait notamment 28 conteneurs pleins de ces granulés de polyéthylène, destinés à l'industrie de l'emballage, dont huit sont tombés à l'eau.

Un travail de titan

Et nettoyer les plages polluées par ces tonnes de granulés mélangés à du pétrole brûlé et autres débris rejetés par la mer en provenance du navire est un travail de titan, auquel la marine sri-lankaise s'attelle depuis plusieurs jours à grand renfort de personnel et de pelleteuses.

Les plages du Sri-Lanka sont recouvertes de plastiques provenant d'un navire en feu au large.
Les plages du Sri-Lanka sont recouvertes de plastiques provenant d'un navire en feu au large. © LAKRUWAN WANNIARACHCHI / AFP

Mais "cette histoire, c'est comme le coronavirus. On n'en voit pas la fin. Hier, nous avons enlevé tout le plastique de cette plage. Avec ce que les vagues ont déposé pendant la nuit, il n'y a plus qu'à recommencer", raconte Manjula Dulanjala, l'un des matelots chargés du nettoyage, et qui opèrent dans un couche de plastique et de débris atteignant en certains endroits 60 cm de haut.

"C'est probablement la pollution de plages la plus importante dans notre histoire", a déclaré Dharshani Lahandapura, présidente de l'Autorité de protection de l'environnement marin (MEPA).

Grave menace pour les eaux peu profondes

Les experts craignent que les microplastiques ne polluent l'environnement marin pour des années. En effet, si les plastiques encore entiers sont visibles sur ces plages touristiques, les plastiques se décomposant dans l'eau sont eux une menace sérieuse pour les eaux peu profondes de cette région connue notamment pour ses crabes et ses crevettes géantes. Les scientifiques sont également en train d'évaluer l'impact sur les mangroves, les lagons et la vie marine de la région.

L'incendie a fragilisé la structure du navire de 186 mètres de long qui pourrait se briser et se vider de son pétrole, a indiqué la MEPA. Le navire transporte, en plus du combustible présent dans son réservoir, 278 tonnes de fioul de soute et 50 tonnes de gazole marin.

Risque de marée noire

Située à 40 kilomètres au nord de la capitale, Negombo, région de pêche, est menacée par une potentielle marée noire et sa plage, haut lieu du tourisme du pays, est désormais interdite au public. Si l'incendie semble enfin maîtrisé, il reste beaucoup à faire pour sécuriser le navire.

"Il y a encore de la fumée et on peut voir quelques flammes par intermittence, mais le navire est maintenant stable", a déclaré samedi le porte-parole de la Marine sri-lankaise, le capitaine Indika de Silva.

AL avec AFP