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Municipales en Cisjordanie, premier scrutin depuis 2006

Bureau de vote à Bethlehem, en Cisjordanie. Les Palestiniens de Cisjordanie votaient samedi pour des élections municipales plusieurs fois reportées. La bande de Gaza, dirigée depuis juin 2007 par les islamistes du Hamas, ne participe pas à ce scrutin. /Ph

Bureau de vote à Bethlehem, en Cisjordanie. Les Palestiniens de Cisjordanie votaient samedi pour des élections municipales plusieurs fois reportées. La bande de Gaza, dirigée depuis juin 2007 par les islamistes du Hamas, ne participe pas à ce scrutin. /Ph - -

RAMALLAH, Cisjordanie (Reuters) - Les Palestiniens de Cisjordanie votaient samedi pour des élections municipales plusieurs fois reportées. La bande...

RAMALLAH, Cisjordanie (Reuters) - Les Palestiniens de Cisjordanie votaient samedi pour des élections municipales plusieurs fois reportées. La bande de Gaza, dirigée depuis juin 2007 par les islamistes du Hamas, ne participe pas à ce scrutin.

C'est la première fois que les Palestiniens sont consultés depuis les élections législatives de 2006 remportées par le Hamas.

En raison du boycott décrété par le mouvement islamiste, l'issue du vote ne fait guère de doute et confirmera la domination du Fatah du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

"Nous ne reconnaissons pas la légitimité de ces élections et nous demandons qu'elles soient suspendues afin de protéger le peuple palestinien et son unité", a dit le dirigeant du Hamas à Gaza, Ismaël Haniyeh, nommé Premier ministre de l'Autorité palestinienne en février 2006 après le succès de son parti aux législatives mais limogé par Abbas en juin 2007.

"C'est un scrutin unilatéral, sans rapport avec le consensus national", a-t-il ajouté.

Le Hamas, qui se dit persécuté par le Fatah en Cisjordanie, considère toujours Haniyeh comme le Premier ministre.

Mahmoud Abbas a voté dans le centre de Ramallah, siège de son gouvernement.

"Nous espérons que nous serons vus par nos frères de Gaza et partout dans le monde arabe comme ceux qui ont choisi les premiers la voie de la démocratie et qui continuent de la suivre. Nous espérons que tout le monde nous imitera", a-t-il dit aux journalistes.

La campagne électorale a mis en évidence de profondes divisions dans le territoire et souligné les difficultés du Fatah à y imposer son autorité.

Lors des dernières municipales en 2005, le Hamas avait créé la surprise en s'emparant de nombreuses villes et villages tant en Cisjordanie qu'à Gaza.

GROGNE CONTRE LA VIE CHÈRE

Cette année, le Fatah a les coudées franches dans les 94 villes et villages disputés - ces élections ne concernent en effet que 94 localités sur 350, là où plusieurs listes sont présentes - mais la campagne électorale a révélé de nombreuses fissures au sein du mouvement, sur fond de crise financière, de rivalité avec les islamistes et d'impasse dans les discussions avec Israël.

Confronté à de violentes manifestations contre la vie chère le mois dernier, c'est divisé que le Fatah s'est présenté à ce scrutin, avec dans plusieurs localités des candidats dissidents de diverses factions et fidélités personnelles.

Lors de la campagne, les slogans traditionnels appelant à la résistance et à la libération de la Palestine ont brillé par leur absence, les électeurs s'intéressant avant tout à leurs besoins immédiats en cette période d'austérité où l'Autorité palestinienne a du mal à payer ses 153.000 fonctionnaires.

En l'absence du Hamas, c'est surtout le taux de participation qui intéresse les experts. Il y a sept ans, il avait atteint 80%.

Selon le Centre palestinien de recherche politique, moins de la moitié des électeurs de Cisjordanie comptaient se rendre aux urnes ce samedi.

Outre les candidats du pouvoir et les dissidents du Fatah, des indépendants sont également en lice. Ainsi, le premier parti politique palestinien uniquement composé de femmes se présente à Hébron.

Après ces municipales, les Palestiniens pourraient avoir à attendre longtemps pour se rendre de nouveau aux urnes.

En effet, l'organisation d'élections législatives ou la désignation d'un nouveau président, qui auraient déjà dû avoir lieu, seront probablement repoussées tant qu'un accord de réconciliation n'aura pas été trouvé avec le Hamas - afin de ne pas "officialiser" la séparation entre Cisjordanie et Gaza.

Avec Ali Sawafta à Ramallah et Jihan Abdalla à Bethléem; Guy Kerivel pour le service français