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Moyen-Orient

Vaste offensive de l'armée syrienne, Ankara espère des réformes

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par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - L'armée syrienne a lancé une vaste offensive mercredi contre deux villes du nord-ouest du pays proches de...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - L'armée syrienne a lancé une vaste offensive mercredi contre deux villes du nord-ouest du pays proches de la frontière turque, rapportent des habitants et des activistes, au lendemain de la visite du chef de la diplomatie turque à Damas.

Des tirs nourris ont également été entendus dans la ville de Daïr az Zour (est), théâtre d'une répression brutale dimanche dernier, et où l'armée s'est de nouveau déployée mercredi, procédant à des arrestations et badigeonnant des slogans favorables à Bachar al Assad sur les murs, selon des habitants.

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, ancien allié du président syrien, a assuré mercredi que son ministre des Affaires étrangères avait transmis un message très clair à Damas pour que cesse le bain de sang.

"En Syrie, l'Etat dirige ses armes contre son propre peuple", a-t-il dit. "Le message de la Turquie à Assad est très clair: arrêtez toutes les formes de violences et les massacres."

Recep Tayyip Erdogan a ajouté que l'ambassadeur de Turquie à Damas avait pu se rendre dans la ville de Hama, assiégée depuis dix jours par l'armée, indiquant que les chars avaient amorcé leur retrait. La répression dans cette ville majoritairement sunnite a fait jusqu'à 300 morts, selon les organisations des droits de l'homme.

Il n'a pas été possible de vérifier de manière indépendante ces informations, la Syrie ayant expulsé la quasi-totalité des journalistes étrangers.

Si l'armée a peut-être desserré l'étau autour de Hama, elle semble en revanche avoir lancé une nouvelle offensive dans le nord-ouest du pays.

"GROUPES TERRORISTES"

Selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH), une femme a été tuée lors de l'incursion de douze chars et blindés mercredi matin à Taftanaz, ville située à 30 km de la frontière avec la Turquie. Une dizaines de véhicules transportant des soldats ont également pénétré dans la ville.

Une opération militaire similaire s'est déroulée dans la ville voisine de Sermine, ajoute l'OSDH.

Insensible aux appels à la retenue de la Turquie et de la communauté internationale, Bachar al Assad a réaffirmé mardi sa détermination à "poursuivre les groupes terroristes" qui sont à l'origine, selon lui, des manifestations contre son pouvoir.

En visite mardi à Damas, le chef de la diplomatie turque, Ahmed Davutoglu, a exhorté le président syrien à mettre un terme à la répression des manifestations qui a tué, selon les militants des droits de l'homme, 1.600 civils depuis le 15 mars.

Le secrétariat du Conseil de Sécurité des Nations unies, qui a adopté le 3 août une déclaration condamnant la répression, doit examiner mercredi un rapport qui "donnera de nouveaux éléments d'information sur la gravité de la situation en Syrie", a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.

"Les autorités de Damas ne peuvent continuer à ignorer le message du Conseil de sécurité auquel de nombreux pays de la région ont fait écho. L'heure n'est plus aux manoeuvres dilatoires", a dit Christine Fages, porte-parole adjointe du ministère, lors d'un point de presse électronique.

La Turquie a également dit espérer que Bachar al Assad se résoudrait à répondre aux "demandes légitimes du peuple syrien" en s'engageant sur la voie des réformes.

"Nous espérons que d'ici 10 à 15 jours, des mesures vont être prises en direction d'un processus de réformes en Syrie", a déclaré Recep Tayyip Erdogan, sans fournir de détails.

Avec Ece Toksabay à Ankara, Tangi Salaün pour le service français, édité par Gilles Trequesser