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Turquie: le corps décapité d'un militant  anti-Daesh retrouvé

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Un jeune militant syrien hostile au groupe terroriste Daesh et un de ses amis ont été retrouvés décapités vendredi dans une maison en Turquie, a annoncé le groupe "Raqa est massacré en silence".

Le militant Ibrahim Abdelkader et Farès Hamadi "ont été retrouvés décapités ce vendredi matin" dans le domicile de ce dernier à Sanliurfa, dans le sud de la Turquie, a indiqué l'un des fondateurs du groupe, Abou Mohammad. Sur sa page officielle Facebook, ce groupe accuse Daesh de les avoir assassinés.

Ibrahim AbdelKader, qui avait fui vers la Turquie il y a un peu plus d'un an, était âgé de 20 ans et son ami d'une vingtaine d'années. Tous deux étaient originaires de Raqa, a précisé Abou Mohammad. Des membres du groupe ont été tués en Syrie par le passé, mais c'est la première fois que l'un d'eux est assassiné à l'étranger, a-t-il ajouté. L'agence de presse turque DHA a de son côté rapporté que deux Syriens avaient été décapités à Sanliurfa et que la police avait arrêté sept Syriens.

Sanliurfa se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière qui sépare la Turquie de la province syrienne de Raqa. La Turquie a longtemps été accusée par des militants de l'opposition syrienne, les combattants kurdes et même par certains de ses alliés occidentaux de fermer les yeux sur le passage en Syrie des jihadistes de Daesh. Raqa fut la première capitale provinciale syrienne à échapper au régime de Bachar al-Assad lorsque plusieurs groupes rebelles se sont emparés de la ville en mars 2013.

Mais depuis, Daesh l'a emporté sur ces groupes, et y a installé un régime brutal et très organisé. "Raqa est massacré en silence" publie régulièrement des photos et des vidéos sur les pratiques de Daesh à Raqa, de l'interdiction des connexions privées à internet à la décision de délivrer des cartes d'identité. Ses militants sont régulièrement visés par le groupe, qui les considère comme des "infidèles" susceptibles d'être exécutés. Peu après la formation du groupe militant, l'EI a arrêté des dizaines de personnes dans la ville.

A l'époque, des membres du groupe avaient assuré qu'ils continueraient à recenser et publier les abus. "Il est extrêmement dangereux de s'opposer à Daesh (...). Mais il faut briser le mur de la peur", avait dit en avril 2014 Abou Ibrahim, l'un de ses fondateurs. "Nous devons faire des sacrifices. Sinon ils nous gouverneront pour de bon, et c'est tout simplement inacceptable".

la rédaction avec AFP