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Turquie

Quand Erdogan justifie son déménagement dans un luxueux palais par... les cafards

Recep Tayyip Erdogan dans son nouveau palais, à Ankara, en octobre 2014.

Recep Tayyip Erdogan dans son nouveau palais, à Ankara, en octobre 2014. - Adem Altan - AFP

Dans une interview diffusée à la télévision turque, le président turc Recep Tayyip Erdogan a justifié son déménagement controversé, en octobre 2014, dans un très luxueux palais d'Ankara, par l'insalubrité de son ancienne résidence.

Un palace pour remédier à l'insalubrité. Dans un entretien diffusé vendredi soir sur la chaîne de télévision turque A Haber, le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois défendu son déménagement dans son nouveau, luxueux, et très controversé palais d'Ankara, expliquant cette fois que son ancienne résidence était infestée de cafards.

200.000 m², 490 millions d'euros

"Quand j'ai pris mes fonctions (de Premier ministre, en 2003, NDLR), la salle de bains de la primature était pleine de cafards. Est-ce qu'un endroit pareil est convenable pour accueillir le Premier ministre de Turquie?", a plaidé Recep Tayyip Erdogan. "Vous y installeriez un invité, vous? Que se passerait-il si cette personne racontait ce qu'elle a vu?", a-t-il insisté.

Inauguré à l'automne, son nouveau palais présidentiel compte un millier de pièces réparties sur 200.000 m² et a coûté 490 millions d'euros. Lorsque Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, a ordonné sa construction, ce bâtiment était destiné à accueillir le chef du gouvernement et ses services. 

Folie des grandeurs

Elu chef de l'Etat en août 2014, le fondateur du parti AKP a décidé d'y installer ses quartiers et cédé l'ancien siège de la présidence à son successeur Ahmet Davutoglu.

Le nouveau palais est régulièrement dénoncé par les détracteurs du président, qui y voient le signe de sa folie des grandeurs et de sa dérive autoritaire. Recep Tayyip Erdogan rétorque en affirmant que le luxe dont il s'entoure contribue au "prestige de la Turquie".

Pendant la campagne pour les élections législatives de dimanche, un chef de l'opposition, Kemal Kiliçdaroglu, a affirmé que le bâtiment était équipé de couvercles de toilettes en or, ce que Recep Tayyip Erdogan a fermement démenti.

A.S. avec AFP