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Turquie

La Turquie dit avoir prévenu la France de la collaboration de Lafarge avec Daesh

Lafarge-Holcim promet de créer des emplois aux États-Unis

Lafarge-Holcim promet de créer des emplois aux États-Unis - Franck Fife - AFP

D'après la justice américaine, Lafarge a payé près de six millions de dollars au groupe Daesh et au Front Al-Nostra entre août 2013 et octobre 2014.

Nouveau rebondissement dans cet épineux dossier. Ce vendredi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré avoir prévenu la France au sujet de la collaboration de Lafarge avec le groupe "terroriste" Daesh en Syrie.

"Quand j'ai expliqué comment le géant du ciment Lafarge a soutenu des organisations terroristes dans le nord de la Syrie (...) les Français n'ont pas compris", a-t-il dit, qui précisant qu'il a informé son homologue français Emmanuel Macron.

"J'ai dit ça à Macron aussi. C'est devenu la chose la plus importante sur l'agenda de la France en ce moment", a-t-il ajouté. "Lafarge est apparu comme l'une des institutions les plus importantes soutenant le terrorisme", a encore dit Recep Tayyip Erdogan.

Versements directs à Daesh

Lafarge a plaidé coupable devant un tribunal américain mardi et va payer 778 millions de dollars pour avoir fait "le choix impensable" en 2013 et 2014 de collaborer avec le groupe Daesh en Syrie.

Le groupe français, avalé par l'entreprise suisse Holcim en 2015, a accepté de porter la responsabilité de certains de ses anciens dirigeants afin de solder les poursuites des autorités américaines.

D'après la justice américaine, Lafarge a payé près de six millions de dollars au groupe Daesh et au Front Al-Nostra entre août 2013 et octobre 2014, sous forme de versements directs, de commandes auprès de fournisseurs contrôlés par Daesh ou de reversements d'un pourcentage des ventes, ainsi que 1,1 million de dollars à des intermédiaires.

Selon la justice américaine, les responsables de la compagnie, dont l'ex-PDG Bruno Lafont, étaient au courant des arrangements avec les jihadistes.

Lafarge dit par ailleurs continuer à coopérer pleinement avec l'enquête des autorités françaises sur le même dossier, mais se dit aussi prêt à "se défendre contre toute action judiciaire qu'il considère injustifiée". L'entreprise est inculpée en France pour "complicité de crimes contre l'humanité" concernant ses activités en Syrie.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV