BFMTV
Turquie

La campagne Twitter des partisans du président turc censurée

#WeLoveErdogan, la campagne Twitter des partisans du président turc - Mercredi 30 mars 2016

#WeLoveErdogan, la campagne Twitter des partisans du président turc - Mercredi 30 mars 2016 - AFP

Alors que les partisans de Recep Tayyip Erdogan avaient créés une campagne de soutien de leur président sur Twitter, le hashtag #WeLoveErdogan s'est vu censuré.

Les partisans du président turc Recep Tayyip Erdogan ont créé le mot-dièse #WeLoveErdogan pour soutenir leur héros controversé, actuellement en visite aux Etats-Unis et de plus en plus critiqué pour les atteintes à la liberté d'expression dans son pays.

Ce mot-dièse en anglais, relayé notamment par plusieurs ministres et membres du parti au pouvoir, a été propulsé mardi soir parmi les sujet les plus tendance sur Twitter.

"Notre président Monsieur @RT_Erdogan a été reçu avec grand enthousiasme par des citoyens américains et nos compatriotes", a tweeté le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusolgu, qui accompagne le président à Washington. "#WeLoveErdogan", a-t-il ajouté.

D'autre ont mis en ligne des photos: Erdogan embrassant des enfants, Erdogan jouant au foot ou encore Erdogan quittant le Forum de Davos après un clash avec le président israélien Shimon Peres en 2009.

"C'est pour ça que #Nousaimons Erdogan", commente un député de l'AKP au pouvoir. Mais cette campagne a rapidement fait place à la polémique, les partisans d'Erdogan accusant ensuite Twitter de censure, quand le mot-dièse a disparu de la liste des plus tendance.

Un hashtag "censuré de manière incroyable"

Mais cette campagne a rapidement fait place à la polémique, les partisans d'Erdogan accusant ensuite Twitter de censure, quand le mot-dièse a disparu de la liste des plus tendance.

Furieux, le maire d'Ankara Melih Gokcek a posté une bonne quarantaine de tweets rageurs, sur son compte en anglais comme sur son compte en turc, affirmant que Twitter l'avait délibérément retiré. "

Ce mot-dièse #WeLoveErdogan a été classé parmi les plus tendance dans le monde... Mais il a ensuite été censuré de manière incroyable", proteste-il, accusant même les partisans de l'ennemi juré du président Erdogan, l'imam Fethullah Gulen, d'être derrière cette censure.

D'autres internautes ont suggéré que Twitter avait pu retirer le mot-dièse de la liste parce que de nombreux tweets avaient été générés artificiellement ou tout simplement en raison de l'algorithme complexe qui détermine les tendances.

Cette campagne sur les réseaux sociaux intervient dans une période chargée pour le président Erdogan, avec lequel le président Barack Obama semble vouloir garder ses distances, ont suggéré certains commentateurs.

Aucune rencontre bilatérale n'est en effet prévue à Washington. Et les accusations de dérive autoritaire du président turc se multiplient à l'étranger. Le procès de deux journalistes d'opposition pour espionnage, qui s'est ouvert vendredi à Istanbul, a ravivé ces critiques.

A.-F. L. avec AFP