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Turquie

Istanbul: un père tunisien venu chercher son fils jihadiste, tué dans l'attaque de l'aéroport

Fathi Bayoudh voulait ramener son fils, jihadiste repenti, en Tunisie.

Fathi Bayoudh voulait ramener son fils, jihadiste repenti, en Tunisie. - Capture d'écran Facebook ; montage BFMTV.com

Un Tunisien de 58 ans est mort mardi dans la triple attaque-suicide menée contre l'aéroport d'Istanbul. Présent en Turquie depuis plusieurs semaines, ce médecin cherchait à obtenir la libération son fils, jihadiste repenti et emprisonné dans le pays, afin de le ramener en Tunisie.

Il se battait pour sortir son fils de l'enfer jihadiste, mais le destin l'a cruellement rattrapé. Fathi Bayoudh, un Tunisien de 58 ans, a été tué mardi lors de l'attentat perpétré contre l'aéroport d'Istanbul. Il se trouvait en Turquie pour tenter d'obtenir le rapatriement de son fils, incarcéré sur place. Ce dernier avait en effet quitté la Tunisie pour rejoindre les rangs de Daesh en Irak et en Syrie, avant d'être emprisonné par les autorités turques. La mort de Fathi Bayoudh a été confirmée par le ministère des Affaires étrangères tunisien.

Des aller-retours en Turquie pour ramener son fils

Ce père de famille, chef de service de pédiatrie à l'hôpital militaire de Tunis, s'était rendu à l'aéroport Atatürk pour attendre son épouse, qui venait le rejoindre. Plusieurs radios et sites d'information tunisiens ont affirmé que Fathi Bayoudh était en Turquie depuis des semaines afin de tenter d'obtenir le rapatriement de son fils, avec l'aide du consulat tunisien.

Après de longs mois de plaidoyers, il avait réussi à obtenir de son fils, jihadiste repenti, qu'il accepte de rentrer en Tunisie. Il faisait ainsi de fréquents aller-retours en Turquie pour concrétiser ce projet de retour. Emus par cette histoire tragique, les Tunisiens ont rendu hommage à Fathi Bayoudh sur les réseaux sociaux, notamment en rappelant sa participation à une mission humanitaire en Algérie, en 2003. 

Au moins 41 personnes, dont 13 étrangers, sont mortes mardi soir dans un triple attentat-suicide à l'aéroport international Atatürk d'Istanbul. En l'absence de revendication, les autorités turques soupçonnent prioritairement Daesh d'être derrière ces attaques.

La Tunisie, elle-même frappée par des attentats sanglants depuis l'an dernier, compte des milliers de ressortissants au sein d'organisations jihadistes en Syrie, en Irak et en Libye voisine.

A.S.