Tuerie de Chevaline: « le métier, la famille, l'Irak » en pistes « essentielles »
Les enquêteurs français privilégient trois pistes dans la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie, celle d'un crime lié aux activités professionnelles du père, la piste familiale et celle de l'Irak, pays d'origine de la famille al-Hilli, a déclaré mercredi le procureur d'Annecy. « Il y a trois grands axes à privilégier: le métier, la famille, l'Irak », a dit le procureur Eric Maillaud évoquant ces « trois pistes essentielles » lors d'une conférence de presse.
« Pas de suspect », mais « des pistes »
« Il n'y a pas actuellement de suspect, il y a des pistes. Il y a trois pistes possibles, les hiérarchiser c'est très difficile », a-t-il insisté.
« Il y a la piste de ce conflit familial entre les deux frères sur fond d'héritage. On a des éléments sur le conflit financier entre les deux frères, dont le frère en Grande-Bretagne nie l'existence, il dit "je m'entendais bien avec mon frère" », a détaillé le procureur, alors que les policiers ont longuement entendu depuis samedi comme « témoin » libre Zaid, le frère de Saad al-Hilli, établi comme lui dans le comté du Surrey.
« On a la piste de la profession d'ingénieur de M. al-Hilli », a-t-il encore dit, alors que Saad al-Hilli travaillait dans l'aéronautique.
« Il faut arrêter de fantasmer » sur la piste irakienne
« Et on a la piste de l'Irak, ses origines », a-t-il ajouté, confiant les difficultés à travailler avec l'Irak. « On ne sait pas comment travailler avec l'Irak de manière fiable », a-t-il dit.
« Il faut arrêter de fantasmer. Ce n'est pas parce qu'il y a Irak qu'il y automatiquement services secrets », a ajouté à son côté le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann, à la tête de la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry, en charge de l'enquête, alors que les théories les plus diverses ont germé comme le fait que Saad al-Hilli ait pu être un espion.
La fillette entendue quand son état le permettra
Par ailleurs, le procureur a annoncé que la fillette de sept ans grièvement blessée dans la tuerie ne serait entendue que quand son état de santé le permettrait. Il a précisé qu'il se refuserait désormais à parler d'elle aux médias. Son audition ne sera possible que quand elle sera sortie de la phase d'éveil de son coma artificiel, mais « sa phase d'éveil est délicate », a dit le procureur, à la veille de son départ pour Londres avec un des deux juges d'instruction.
Il a aussi annoncé la restitution des quatre corps aux familles.