Une version syrienne de Guernica pour sensibiliser au drame d'Alep
Vasco Gargalo n'est pas peintre, mais dessinateur. Il n'est pas non plus espagnol, mais portugais. Pour résumer, il n'est pas Picasso. Cela ne l'a pas empêché de reprendre à son compte le célèbre tableau Guernica, peint pendant la guerre d'Espagne par le maître du cubisme. Le bombardement contre cette petite ville espagnole le 26 avril 1937 n'était bien sûr qu'un avant-goût des drames à venir. Aujourd'hui, le drame se joue en Syrie et la ville d'Alep est ravagée par un conflit qui s'éternise, cristallisant des tensions mondiales.
L'artiste a confié à BuzzFeed avoir grandi avec un poster de Guernica dans sa chambre. De cette proximité est née Alepponica, qui dépeint l'horreur vécue par les habitants de la deuxième ville de Syrie. La référence à Guernica n'est pas l'apanage du dessinateur portugais. L'ambassadeur de la France à l'ONU avait dénoncé fin septembre des "crimes de guerre" commis à Alep. Il avait comparé Alep à Sarajevo pendant la guerre en Bosnie et à Guernica pendant la guerre d'Espagne.
De nouveaux protagonistes bien reconnaissables
Comme il est caricaturiste, Vasco Galargo n'a pas hésité à peupler son interprétation du chef d'œuvre par des personnalités réelles. Ainsi, le taureau original est remplacé par Vladimir Poutine, tandis que le cheval écartelé au centre représente Barack Obama. A droite, le fantôme original est remplacé par Bachar al-Assad. Sous son emprise, une réfugiée tient dans ses bras son enfant.
Bien sûr, Alepponica gagne en résonance avec l'actualité ce qu'il perd du message universel de Guernica. Mais comme confie Vasco Galardo à Buzzfeed: "La souffrance du peuple syrien n’est en aucun cas différente", de celle des républicains espagnols.
>> Ci dessous une infographie permettant de comparer les deux versions