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Syrie

Un recruteur jihadiste français supposé mort réapparait

Omar Diaby, recruteur français jihadiste, a été annoncé mort en août dernier.

Omar Diaby, recruteur français jihadiste, a été annoncé mort en août dernier. - Capture d'écran BFMTV

Omar Omsen, recruteur français de candidats au jihad pour al-Qaïda, a été déclaré mort en août dernier. Un leurre pour aller se faire soigner à l'étranger. Il réapparaît dans un reportage de France 2 où il parle de sa vision du jihad, ses relations avec Daesh et affiche un soutien étonnant à Marine Le Pen.

Omar Omsen avait simulé sa mort il y a quelque mois pour aller se faire soigner à l'étranger. D'après Complément d'Enquête, ce recruteur jihadiste français, de son vrai nom Omar Diaby, est bel et bien vivant. Pour preuve, il raconte, depuis la Syrie, aux journalistes de l'émission de France 2 le quotidien au sein de sa katiba, son bataillon de jihadistes

En août 2015, la mort de Omar Omsen, auto-proclamé émir d'al-Qaïda en Syrie, est annoncée par plusieurs sources. Neuf mois plus tard, selon Le Monde, le Niçois de 40 ans contacte lui-même les journalistes de France 2, apprenant qu'ils réalisent un reportage sur les méthodes des recruteurs. Lors de cet échange, réalisé sur Skype, Omar Diaby, qui viendrait de subir "une grosse intervention chirurgicale, s'attarde sur ses relations avec Daesh, sa vision du jihad mais aussi sur la vie politique française. 

Soutien à Marine Le Pen

Omar Diaby prend ses distances avec Daesh. "Quand on vient dans un pays qui n'est pas le nôtre, on n'a pas le droit d'imposer immédiatement des lois que le peuple n'arrive pas à comprendre (...) On éduque d'abord la population, on lui fait comprendre et aimer la religion. La charia, ce n'est pas couper des mains, ce n'est pas lapider les femmes ou les hommes adultères", assure-t-il, mais justifie les attentats du 13 novembre. Ils sont selon lui la conséquence des "frappes françaises sur des femmes et des enfants". Toujours selon lui, François Hollande avait annoncé son intention de frapper la Syrie dans son programme de candidat. 

Plus surprenant, Omar Diaby affiche son soutien à la présidente du Front national. "Si les Français ne veulent pas la guerre, ils votent Marine Le Pen, explique le recruteur condamné en France dans les années 1990 à cinq ans de prison pour un meurtre lié à un règlement de compte. "Elle est une femme, d’accord, qui est on peut dire raciste, mais au moins elle défend les vraies valeurs de la France. Cette femme a demandé aux troupes françaises de revenir parce que cette guerre-là ne les concernait pas. Eh bien, elle a tout à fait raison."

Justifiant également l'attaque contre la rédaction de Charlie Hebdo par le fait que les frères Kouachi ont défendu leur prophète, le reportage de France 2 montre également des images du quotidien des aspirants jihadistes dans le camp d'entrainement en Syrie. En février 2015, une journaliste de RMC avait déjà pu s'entretenir avec lui. Parlant de ses combattants, leur quotidien et leurs entraînement, Omar Diaby montrait déjà sa logique médiatique.

J.C.