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Syrie

Syrie: y aura-t-il une conférence de paix ?

Les chefs de la diplomatie américaine et russe John Kerry et Serguei Lavrov.

Les chefs de la diplomatie américaine et russe John Kerry et Serguei Lavrov. - -

Repoussée plusieurs fois, l’organisation de la conférence dite Genève-2 se heurte à de nombreux obstacles. Les "Amis de la Syrie" se réunissent mardi à Londres pour tenter de convaincre l'opposition d'y participer.

La réunion de Londres pourrait se révéler décisive pour la tenue d'une conférence de paix sur la Syrie, pour laquelle Occidentaux et pays arabes redoublent d’efforts. Ce mardi à Londres, l'opposition syrienne doit en effet rencontrer les 11 pays arabes et occidentaux qui la soutiennent au sein du groupe des "Amis de la Syrie". 

Face à l'enlisement du conflit syrien, qui a fait plus de 115.000 morts en deux ans et demi, et compte tenu de la dégradation de la situation humanitaire, l’organisation d’une conférence de paix dite Genève-2, repoussée plusieurs fois, se heurte à des obstacles de taille.

L'opposition syrienne divisée

Les ministres européens des Affaires étrangères ont exhorté lundi l'opposition syrienne à participer unie et activement à la conférence de paix qui pourrait se tenir le 23 novembre. La Coalition de l’opposition syrienne a annoncé le même jour le report à début novembre d'une réunion interne, initialement prévue cette semaine, pour fixer sa position sur cette conférence. La Coalition a expliqué avoir repoussé cette décision en raison du déplacement de son président, Ahmad Jarba, à Londres mardi pour rencontrer les "Amis de la Syrie".

En réalité, l'opposition syrienne reste profondément divisée quant à l'opportunité de cette conférence. Le Conseil national syrien (CNS), sa composante principale, a d'ores et déjà annoncé qu'il n'irait pas à Genève et menacé de faire scission si la Coalition y assistait.

L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a estimé dimanche au Caire qu'il n'était pas envisageable de réunir la conférence de paix en l'absence d'une opposition syrienne "crédible".

Le départ d'Assad en question

Outre la question des participants, la tenue d'une conférence de paix bute sur l'ordre du jour. L'opposition réclame le départ de Bachar al-Assad dans le cadre d'une transition. Or, pour le régime syrien, il n'en est pas question.

A maintes reprises, Bachar al-Assad a réaffirmé qu'il ne quitterait pas ses fonctions avant l'élection présidentielle prévue l'année prochaine. Il a même annoncé, une nouvelle fois lundi, qu’il se présenterait pour un troisième mandat.

Assad exclut tout cessez-le feu

Bachar al-Assad a également exclu l'idée d'un cessez-le-feu avec les rebelles, qu'il considère comme des terroristes, et continue de refuser toutes négociations avec les personnalités de l'opposition qui soutiennent une intervention étrangère politique ou militaire en Syrie.

Se pose également la question de la capacité de la Coalition de l'opposition syrienne à faire appliquer un éventuel accord, cette dernière ayant été désavouée par des dizaines de groupes rebelles combattant sur le terrain, dont les plus actifs.

K. L. avec AFP