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Syrie

Syrie : une ONG dénonce l'utilisation d'un gaz inconnu contre les rebelles

Six rebelles ont péri après avoir inhalé ce mystérieux gaz, dans la nuit de dimanche à lundi, à Homs.

Six rebelles ont péri après avoir inhalé ce mystérieux gaz, dans la nuit de dimanche à lundi, à Homs. - -

L'opposition syrienne accuse les forces de Bachar al-Assad d'avoir lancé un gaz mortel, dont la nature était jusqu'alors inconnue, contre la rébellion à Homs, ces dernières heures. Six rebelles auraient péri, dans la nuit de dimanche à lundi, après avoir inhalé ce gaz, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

L'armée syrienne a-t-elle employé une arme chimique contre l'opposition ces dernières heures ? Des militants et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) ont accusé lundi les troupes syriennes d'avoir utilisé un gaz jusqu'ici inconnu contre la rébellion à Homs (centre du pays).

L'OSDH cite des militants de la ville, qui affirment que six rebelles ont péri dans la nuit dans le quartier de Khaldiyé, après avoir inhalé un gaz inodore tiré par les forces gouvernementales. Selon la chaîne Al-Jazeera, soixante autres personnes sont gravement blessées à la suite de l'inhalation de ce gaz, certaines souffrant de paralysie et d'aveuglement.

L'ONG, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins sur le terrain, évoque "un gaz qui se dégage sous forme de fumée blanche dès que les grenades heurtent un mur".

Nature du gaz encore inconnue

"Il pourrait s'agir d'un gaz jamais utilisé jusqu'ici, provoquant des vertiges, de graves maux de tête ainsi que chez certains des crises d'épilepsie", poursuit l'OSDH.

Son directeur, Rami Abdel Rahmane, a affirmé qu'"il ne s'agit pas d'une arme chimique mais nous ne savons pas si elle est interdite au niveau international ou pas"."Les militants affirment qu'il ne s'agit pas d'une arme conventionnelle et c'est la première fois que ces symptômes sont rapportés", a-t-il ajouté.

Demande d'une aide à la Croix-Rouge

Cette ONG basée au Royaume-Uni en appelle à la Croix-Rouge internationale, l'exhortant à envoyer immédiatement une équipe médicale spécialisée à Homs, dont certains quartiers sont assiégés depuis six mois par l'armée, pour secourir les blessés et établir un rapport sur l'utilisation de ce gaz.

Le réseau de militants anti-régime des Comités locaux de coordination (LCC) a également dénoncé l'utilisation par l'armée de "grenades contenant du gaz" à Homs. "Ces gaz provoquent de graves difficultés respiratoires et le rétrécissement de l'iris", affirment les LCC.

"Pas du gaz sarin"

Une vidéo - visible ci-dessous - tournée par des militants et mise en ligne par les LCC montre un homme allongé suffoquant tandis qu'un médecin place un masque à oxygène sur son visage. "C'est clair qu'il s'agit d'un gaz nocif, mais on ne sait pas de quel type de gaz il s'agit. En tout cas, ce n'est pas du gaz sarin", dit ce médecin non identifié.
Début décembre, les Etats-Unis avaient menacé le régime de Bachar al-Assad quant à l'éventuelle préparation de gaz sarin à des fins militaires.