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Syrie

Syrie: le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi, jette l'éponge

Lakhdar Brahimi, le 13 mai 2014.

Lakhdar Brahimi, le 13 mai 2014. - -

Le diplomate algérien s'est dit "très triste de quitter son poste et la Syrie". Lakhdar Brahimi quittera ses fonctions à la fin du mois. Il a tenté pendant deux ans de résoudre la crise dans ce pays. Sans succès.

Le médiateur de l'ONU en Syrie Lakhdar Brahimi a démissionné mardi après moins de deux ans d'efforts infructueux pour mettre un terme au conflit. La démission de ce diplomate chevronné était attendue depuis qu'il avait affirmé que l'élection présidentielle du 3 juin en Syrie, et la réélection attendue de Bachar al-Assad, sonneraient le glas de ses efforts.

"C'est avec un profond regret que (...) j'ai décidé d'accepter la demande de M. Brahimi de quitter ses fonctions le 31 mai 2014", a annoncé mardi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, rendant hommage à "la patience et la persévérance" de ce diplomate algérien.

Rappelant les efforts de Lakhdar Brahimi pour organiser en janvier et février à Genève les premiers pourparlers directs entre pouvoir et opposition, aujourd'hui dans l'impasse, Ban Ki-Moon a "déploré que les parties, et en particulier le gouvernement, se soient montrés si réticents à saisir cette chance". Mais il a aussi fustigé la désunion du Conseil de sécurité, où la Russie a bloqué toute initiative occidentale afin de protéger Damas. "C'est notre échec à tous", a-t-il conclu.

L'ONU n'a pas de stratégie de rechange

M. Brahimi s'est pour sa part dit "très triste de quitter son poste, et la Syrie, dans une si mauvaise situation". Le départ du diplomate algérien laisse l'ONU sans médiateur. Et apparemment sans stratégie de rechange. Pressé de questions, Ban Ki-Moon a reconnu qu'il lui faudrait "du temps pour trouver la personne qui convient". "Il nous faudra aussi réfléchir très sérieusement à une ligne de conduite", a-t-il ajouté.

A Washington, la démission de Lakhdar Brahimi a été accueillie avec flegme. "Nous lui sommes très reconnaissants (...), nous attendons la nomination de son successeur et nous travaillerons avec lui", a déclaré un responsable américain sous couvert d'anonymat. Le représentant à l'ONU de la Coalition nationale syrienne, Najib Ghadbian, a souligné qu'il "partageait la frustration" de Lakhdar Brahimi, déplorant le manque de "pression internationale concertée".

D. N. avec AFP