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Syrie

Syrie: le cessez-le-feu respecté vendredi

Le cessez-le-feu annoncé jeudi en Syrie est entré en vigueur vendredi à minuit, et est respecté par le régime et l'opposition armée.

Les armes se sont tues en Syrie. Vendredi à minuit, le cessez-le-feu entre le régime et l'opposition armée est entré en vigueur dans ce pays en proie à une guerre civile depuis près de six ans. Annoncé jeudi par Vladimir Poutine, il est le fruit d'un accord conclu sous l'égide de la Russie et de la Turquie, sans les Etats-Unis.

L'accord, qui n'implique pas ceux que les parties désignent comme "terroristes", tel le groupe Etat islamique, avait été annoncé dans la journée par le président russe Vladimir Poutine et confirmé par l'armée syrienne et la Coalition nationale syrienne (CNS), principale composante de l'opposition en exil.

Quelques accrochages dans la nuit

Dans la nuit, des accrochages ont été signalés dans la province de Hama (nord). "Le cessez-le-feu est respecté dans la plupart des régions de Syrie (...) mais des factions islamistes ont attaqué des positions du régime près de la ville chrétienne de Mahrada", a indiqué à l'AFP Abdel Rahman, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon lui, "des petits groupes rebelles et des forces loyalistes cherchent à détruire la trêve".

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays soutient les rebelles, a qualifié cet accord d'"opportunité historique" pour mettre fin à la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011. Cette guerre, qualifiée de "cancer à l'échelle mondiale" par le futur patron de l'ONU Antonio Guterres, a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés.

L'annonce de trêve intervient une semaine après la reprise totale de la ville d'Alep par le régime du président Bachar al-Assad, sa plus importante victoire depuis 2011, obtenue avec le soutien de ses alliés indéfectibles, Iran et Russie. 

En janvier, premières discussions pour négocier la paix

Parmi les trois documents signés par les deux parties, figure "une déclaration sur la volonté de lancer des négociations de paix", a indiqué Vladimir Poutine jeudi. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a précisé que ces discussions devraient avoir lieu probablement en janvier. "Nous commençons avec les Turcs et les Iraniens à préparer la rencontre d'Astana", a-t-il dit. Sans préciser quels groupes de l'opposition y participeraient en face d'émissaires du régime, sous le patronage de la Russie, de la Turquie et de l'Iran.

Dans un entretien téléphonique, Vladimir Poutine et Bachar al-Assad ont estimé que le lancement des négociations à Astana "serait un pas important vers le règlement définitif de la crise", selon le Kremlin. Le Haut comité des négociations (HCN), regroupant une grande partie de l'opposition syrienne, devrait participer aux prochaines négociations, a indiqué depuis Ankara Oussama Abou Zeid, conseiller juridique auprès des rebelles dits "modérés" alliés à la Coalition nationale syrienne.

La réunion d'Astana précèdera des négociations inter-syriennes qui doivent être organisées par l'ONU le 8 février à Genève. Astana n'est pas "une alternative à Genève", selon le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu mais "une étape complémentaire".

A. K. avec AFP