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Syrie

Séismes en Turquie et Syrie: Afraa, retrouvée au cordon ombilical de sa mère morte, a un an

Elle avait été retrouvée sous les décombres encore reliée à sa mère par son cordon ombilical. Toute sa famille a perdu la vie dans la catastrophe. Elle a été adoptée par son oncle et sa tante.

Elle souffle sa première bougie. Afraa avait été retrouvée sous les décombres d'un bâtiment après les séismes survenus en Syrie et en Turquie le 6 février 2023. Elle était encore reliée au cordon ombilical de sa mère décédée lorsqu'elle a été secourue. L'image avait alors fait le tour du monde.

Le jour de la naissance d'Afraa, ses parents et ses quatre frères ont été tués dans l'effondrement de leur maison à Jandaris, dans le nord-ouest de la Syrie. La petite fille a alors été adoptée par sa tante et son oncle.

"Elle est devenue ma fille", affirme Khalil al-Sawadi.

"Comme des jumelles"

"Elle ne marche pas encore mais elle rampe et elle est allaitée", raconte-t-il également. Afraa vit ainsi avec ses cousins, devenus six nouveaux frères et sœurs. "J'ai une fille du même âge, après la naissance d'Afraa, ma fille est née trois jours plus tard, elles sont devenues comme des jumelles", poursuit Khalil al-Sawadi. Elle a notamment un lien fort avec sa cousine Doaa, âgée de huit ans.

 Afraa al-Sawadi, survivante du tremblement de terre en Syrie, dans la maison de son oncle où elle vit dans la ville de Jandaris, au nord-ouest de la province d'Alep, le 4 février 2024.
Afraa al-Sawadi, survivante du tremblement de terre en Syrie, dans la maison de son oncle où elle vit dans la ville de Jandaris, au nord-ouest de la province d'Alep, le 4 février 2024. © Aaref WATAD / AFP

Afraa a commencé à dire quelques mots et a appelé "Mama" et "Baba" sa tante Hala et son oncle Khalil. "Ce n'était pas la première fois que j'entendais le mot 'Baba' mais pour une raison ou une autre, quand Afraa l'a prononcé, j'ai ressenti une sensation étrange et indescriptible", confie à Al-Jazeera son oncle.

Nommée en hommage à sa mère

En mars de l'année dernière, Hala al-Sawadi affirmait: "Je n'aurais jamais abandonné Afraa. C'est ma nièce, mon sang. Beaucoup de gens voulaient l'adopter, mais nous n'avons pas voulu. Nous nous occuperons d'elle comme de nos propres enfants".

Khalil al-Sawadi avec sa nièce Afraa, sauvée des décombres du tremblement de terre, dans sa maison de la ville de Jandaris, dans le nord-ouest de la province d'Alep, le 2 février 2024.
Khalil al-Sawadi avec sa nièce Afraa, sauvée des décombres du tremblement de terre, dans sa maison de la ville de Jandaris, dans le nord-ouest de la province d'Alep, le 2 février 2024. © Aaref WATAD / AFP

Après avoir été sauvée des décombres et emmenée à l'hôpital pour y être soignée, elle avait d'abord été baptisée Aya par le personnel médical. Plus tard, sa tante et son oncle ont changé son nom en Afraa en hommage à sa mère décédée.

La petite fille s'est également remise des fractures des côtes et des ecchymoses qu'elle avait subies lors du séisme l'an dernier. Plus de 60.000 personnes sont mortes en Turquie et en Syrie le 6 février 2023. Jandaris, dans la campagne d'Alep, a été l'une des zones les plus touchées par le tremblement de terre.

Salomé Robles et Adelaïde Boutiron