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Syrie

Près de 13.000 prisonniers morts sous la torture en Syrie

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme a rapporté vendredi la mort de près de 13.000 personnes dans les geôles du régime de Bachar Al-Assad, depuis le début de la guerre civile, il y a quatre ans. Le conflit a déjà poussé à l'exil près de quatre millions de personnes, réfugiées dans les pays voisins.

Depuis quatre ans, 12.751 prisonniers sont morts sous la torture en Syrie, un chiffre révélé vendredi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Le plus jeune avait 12 ans

Depuis le 15 mars 2011, début de la révolte pacifique contre le régime de Bachar al-Assad, plus de 210.000 personnes sont mortes dans un conflit qui s'est transformé rapidement en guerre civile sanglante.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires à travers le pays, a indiqué avoir pu "documenter 12.751 prisonniers morts sous la torture depuis le début de la révolte syrienne, dont 108 mineurs". Le plus jeune avait 12 ans. D'après l'OSDH, ce chiffre n'inclut pas les 20.000 personnes portées disparues dans les geôles du régime. "Certains proches des martyrs ont été obligés de signer des déclarations où ils affirmaient que les victimes avaient été tuées par les rebelles" qui cherchent à renverser le régime depuis quatre ans, affirme l'Observatoire.

En 2013, l'ONG Human Rights Watch avait indiqué dans un rapport que les services de sécurité forçaient les détenus à se mettre dans des positions douloureuses et leur faisaient subir des abus sexuels, dont le viol et des chocs électriques sur leurs parties génitales.

"Je ne sais pas comment on arrive à vivre"

Selon l'Organisation des Nations Unies, plus de 12,2 millions de personnes en Syrie ont besoin d'une aide d'urgence. La guerre a par ailleurs poussé à l'exil environ 3,9 millions de personnes, qui se sont réfugiés dans les pays voisins.

Père de famille, Mohammed Bakkar se trouve actuellement à des centaines de kilomètres de sa femme et de ses trois enfants, réfugiés dans un camp en Jordanie. "Je ne sais même pas comment on arrive à vivre. On ne profite ni de manger ni de boire. Parfois, quand nous pensons que cela fait quatre ans et que nous entamons la cinquième année, on se demande: comment est-ce possible que ça nous arrive à nous?", explique-t-il. "Nous ne pouvons pas nous rejoindre. Certains essaient d’y aller avec des passeurs mais ils se font tuer. Il n’y a aucune solution pour nous. Nous souffrons beaucoup", ajoute-t-il très ému.

En Syrie, aucun accord de paix n'est pour le moment envisageable et les combats continuent de faire rage sur plusieurs fronts.

Audrey Guiraud avec AFP