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Syrie

La cité antique de Palmyre aux mains des islamistes de Daesh

Dimanche, les soldats de l'armée syrienne tentaient de repousser les jihadistes de l'EI de Palmyre.

Dimanche, les soldats de l'armée syrienne tentaient de repousser les jihadistes de l'EI de Palmyre. - STR / AFP

A la suite d'une importante avancée, les combattants de l'Etat islamique contrôlent désormais la cité antique syrienne de Palmyre, où se trouvent des joyaux archéologiques vieux de 2000 ans. Les forces gouvernementales ont abandonné les lieux en évacuant les derniers civils.

L'avancée a été fulgurante. Et les combattants des forces gouvernementales n'ont eu d'autre choix que d'abandonner les lieux, en évacuant les derniers civils. Les jihadistes du groupuscule de l'Etat islamique contrôlent désormais la totalité de la cité antique de Palmyre, rapporte la télévision officielle syrienne, citée par l'agence de presse Reuters.

Cette prise marque un nouveau point dans leur bataille contre le régime syrien, et suscite l'inquiétude pour ses trésors archéologiques.

Dans l'après-midi, les jihadistes avaient déjà pris la totalité du nord, après plusieurs heures de violents combats, "les soldats du régime se sont enfuis d'environ un tiers de la cité", avait alors déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), auprès de l'Agence France-Presse (AFP). 

"Les gens ont très peur" a de son côté déclaré, via internet, un militant sur place.

"Une situation très mauvaise"

L'EI s'était déjà emparé du tiers nord de la ville dans l'après-midi. Contacté par l'AFP, le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim, avait alors affirmé que "la situation était très mauvaise", s'inquiétant du sort du site archéologique inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité.

"Je suis vivement préoccupée par la situation du site de Palmyre. Les combats menacent l'un des sites les plus significatifs du Moyen-Orient et la population civile", a pour sa part déclaré mecredi la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova appelant à "un arrêt immédiat des hostilités sur le site". L'EI a déjà détruit des trésors archéologiques en Irak, comme à la cité antique de Nimroud.

La cité de Palmyre, vieille de plus de 2.000 ans, revêt une importance stratégique pour l'EI puisqu'elle ouvre sur le grand désert syrien, limitrophe de la province d'Al-Anbar en Irak, qu'il contrôle déjà en grande partie.

Une réunion internationale le 2 juin à Paris

Dans l'Irak voisin, l'armée, aidée de milices chiites, prépare une contre-offensive pour reprendre Ramadi, capitale de la province majoritairement sunnite d'Al-Anbar tombée dimanche aux mains de l'EI, Washington cherchant à accélérer la formation des tribus sunnites locales pour aider le pouvoir.

Face aux avancées du groupe extrémiste sunnite, la France a annoncé une réunion internationale le 2 juin à Paris pour évoquer "l'ensemble de la situation" en Irak et en Syrie, en présence notamment du secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Jé. M. avec agences