Frappe française en Syrie: des Français et francophones dans le camp
Le camp d'entraînement du groupe jihadiste Daesh (acronyme du groupe État islamique ou EI en arabe) visé par des chasseurs français en Syrie dans la nuit de jeudi à vendredi abritait des combattants "français et francophones", a indiqué dimanche à l'AFP une source au ministère français de la Défense, confirmant une information du Journal du Dimanche (JDD).
"Nous avons ciblé un camp d'entraînement dans lequel se trouvaient des combattants étrangers de Daesh formés pour venir nous attaquer en France", a-t-on assuré, en rappelant la notion de légitime défense sur laquelle repose l'intervention française en Syrie.
"Parmi eux, il y avait des Français, des francophones. Ce sont les 'foreign fighters' (combattants étrangers, Ndlr) que nous avons visés, pas les Français en particulier", a-t-on ajouté de même source.
"Plusieurs Français"
Cette présence de combattants étrangers avait été identifiée par le renseignement français, à travers notamment des interrogatoires de jihadistes liés à la Syrie, a-t-on poursuivi.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des chasseurs Rafale français ont visé pour la deuxième fois un centre d'entraînement de Daesh dans la région de Raqqa (est de la Syrie), après une première frappe le 27 septembre sur un objectif de même nature.
Selon le JDD, il y avait "plusieurs Français" ainsi que d'autres "jihadistes francophones parmi la centaine de combattants qui s'entraînaient dans ce camp", installé sur au moins une vingtaine d'hectares à cinq kilomètres au sud-ouest de Raqqa.
"Tout a été détruit"
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait déclaré vendredi que les objectifs avaient été atteints. "Tout a été détruit", selon la source citée par l'hebdomadaire du dimanche.
"Nous savons qu'il y a en Syrie, en particulier dans les environs de Raqqa, des centres d'entraînement de combattants étrangers dont la mission n'est pas d'aller combattre pour Daesh sur le Levant mais de venir en France, en Europe pour commettre des attentats", avait alors souligné Jean-Yves Le Drian.
Rappelant que "l'ennemi de la France c'est Daesh", le ministre avait en revanche accusé la Russie de frapper à "80-90%" des objectifs autres que Daesh pour protéger le régime de Damas.